Macron, ce faux jeune ?

Chébran(), le Président ? Pas si sûr. Il s’y emploie, pourtant. Pour séduire les jeunes dont il convoite ouvertement les suffrages au printemps prochain, Emmanuel Macron ne lésine pas sur les codes « d’jeunes ». Et vas y que je me dandine avec Brigitte sur le parvis de l’elysée le soir de la Fête de la musique  aux sons du DJ Kavinsky. Et vas y que j’invite l’été dernier les youtubeurs Mcfly et Carlito au « château ». Et vas y que j’utilise Instagram et Tiktok en bras de chemise pour répondre aux questions que les ados se posent sur le vaccin. Rien à dire sur l’intention, louable, légitime et même indispensable de s’adresser à tous les Français, sans exception. Mieux, même, d’éduquer nos enfants aux enjeux sociétaux. La forme interpelle, certes, mais pourquoi pas. Sauf que les jeunes d’aujourd’hui ne sont plus les enfants policés que nous étions. Plutôt du genre polisson à ne pas avaler n’importe quelle couleuvre. Alors comment jugent-ils l’action de ce jeune Président qui ne leur ressemble tellement pas, ni dans le look, ni dans le ton ? Comment apprécieront-ils à leur juste valeur les  € du Contrat d’engagement jeune qu’offrira chaque mois à   d’entre eux le gouvernement l’année prochaine ? Comme un chèque en plus du Président du « Quoi qu’il en coûte » ? Ou comme une volonté réelle de sortir de l’ornière les  % de jeunes qui, selon l’insee, vivent en dessous du seuil de pauvreté ? Avec son annonce – via Facebook, tiens, tiens – d’hier matin et le service après-vente assuré par un Premier ministre très old school, Emmanuel Macron a voulu voler au secours des NEET (Not in Education, Employment or Training), classification sociale d’une catégorie de personnes sans emploi ne poursuivant ni études ni formation. Pas sûr que cela suffise à enlever de l’esprit des moins de  ans la précarité étudiante et la vision des longues files d’attente de leurs congénères devant les distributions de repas organisées à leur intention par les associations. Pas plus qu’à leur faire oublier le clivant conseil adressé à un jeune chômeur, «de traverser la rue pour trouver un emploi ».

À l’initiative des Jeunes avec Macron,   affiches fleuriront la semaine prochaine dans nos rues avec le slogan « Macron, président des jeunes ». François Patriat, patron des sénateurs LREM, tente bien de défendre le slogan et le bilan du Président : «Mutuelles pour les étudiants, pass culture, tout ce qui a été fait pour eux pendant la Covid, ou bien encore Un jeune - Une solution, toutes ces mesures sont sans précédent ! ». Pas vraiment l’avis de Patrick Kanner, son alter ego PS, qui s’en étranglerait presque : « Le seul truc qu’il ait fait pour la jeunesse, c’est d’être lui-même jeune ! » Les jeunes rendront leur verdict dans les urnes les  et  avril. À condition qu’ils se rendent dans les bureaux de vote...

1. Branché en verlan.

« Le seul truc qu’il ait fait pour la jeunesse, c’est d’être lui-même jeune ! »