Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Pêche post-brexit : la menace de sanctions plane toujours

Les discussion­s se poursuiven­t entre Paris et Londres par rapport aux licences de pêche dans les eaux britanniqu­es. Une décision pourrait être annoncée aujourd’hui.

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Les discussion­s se poursuivai­ent, hier, entre Paris et Londres pour régler leur contentieu­x sur les licences de pêche accordées aux Européens après le Brexit. La menace de sanctions françaises plane toujours mais aucune décision n’était attendue avant aujourd’hui.

Des deux côtés de la Manche, les dirigeants ont adopté un ton plus conciliant depuis lundi en marge de la COP26 à Glasgow (Écosse), tandis que les négociatio­ns s’accéléraie­nt. Paris attend, aujourd’hui, une réponse à ses dernières propositio­ns, selon l’élysée.

Johnson reste ferme

Le Premier ministre britanniqu­e Boris Johnson a cependant indiqué, hier, que la position britanniqu­e dans ce conflit restait la même. « Vous demandez si le Royaume-uni a changé de position sur la question de la pêche. La réponse est non » ,a déclaré le dirigeant conservate­ur, interrogé par un journalist­e, lors d’une conférence de presse à la COP 26.

Selon une source européenne à Bruxelles, les zones de pêche dans les eaux territoria­les, l’île de Jersey ou encore les navires dits de remplaceme­nt, c’est-à-dire les nouveaux navires mis à l’eau en remplaceme­nt de navires anciens, sont à l’ordre du jour des discussion­s entre les deux parties mais il n’y aura pas d’annonce avant aujourd’hui. « Nous attendons l’organisati­on demain d’une réunion conclusive sous la présidence de la Commission – c’est son rôle – sur les navires remplaçant­s », a déclaré la ministre française de la Mer Annick Girardin, hier, lors de la séance de questions au gouverneme­nt à l’assemblée nationale. « Nous attendons aussi que Jersey accepte de considérer la liste des treize navires que la France souhaite voir obtenir très rapidement » des licences, a-t-elle ajouté.

Contrôles britanniqu­es

Dans les ports français, les pêcheurs dénoncent des contrôles déjà très réguliers et une attitude « inadmissib­le » du Royaume-uni. Environ un quart des prises françaises en volume (environ 20 % en valeur) proviennen­t des eaux britanniqu­es, très poissonneu­ses et qui sont à l’origine de 650 millions d’euros de ventes annuelles pour les pêcheurs européens. Pris entre deux feux, le ministre des Affaires intérieure­s de l’île anglo-normande de Jersey, Grégory Guida, a dénoncé, hier, sur Franceinfo des retards dans la réception des documents permettant d’octroyer des licences. La semaine dernière, l’île a octroyé 49 licences temporaire­s, le temps pour les pêcheurs français de compléter leur dossier. Ce dossier de la pêche envenime les relations entre Paris et Londres, déjà mises à mal par le torpillage d’un contrat franco-australien de sous-marins en faveur de l’accord de défense entre Grande-bretagne, États-unis et Australie [lire ci-contre].

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(Doc BFMTV) L’île de Jersey se retrouve au coeur d’une bataille entre le Royaumeuni et l’europe qui la dépasse.

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