Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Pour-contre : Graig Monetti vs Marine Brenier

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Graig Monetti : « Une mesure de justice sociale »

Graig Monetti, délégué à la jeunesse, à la cohésion sociale et à l’insertion profession­nelle du maire de Nice, voit dans cette annonce « une vraie mesure de justice sociale ». Le contrat d’engagement intervient selon lui dans le prolongeme­nt « concret » du plan, « Un jeune une solution ». « Un dispositif qui a bien fonctionné car il a accompagné trois millions de jeunes. »

Pour le chef de cabinet de la ministre de l’enseigneme­nt supérieur, aller chercher ceux qui ont abandonné, ou baissé les bras, est la bonne voie. « Ce dispositif n’est pas une aide sociale directe, c’est une contrepart­ie d’engagement de 15 h à 20 h par semaine contre 500 euros. Si l’assiduité n’est pas au rendez-vous, l’accompagne­ment est perdu. »

Ce dispositif serait selon lui « plus poussé » que la Garantie jeunes, car opéré non seulement par les missions locales, acteur traditionn­el, mais aussi par les agences de Pôle emploi. « On ne part pas avec les mêmes chances dans la vie. Tous n’ont pas eu le plaisir d’être des enfants de CSP +, capables de savoir où trouver de l’aide, comment se former, etc. À travers ce dispositif, on montre que tout le monde a une place sur le marché du travail. Dans le contexte Covid que nous venons de vivre, il n’est pas inutile ou anormal non plus de donner des repères aux jeunes. » Pour lui, rien d’un cadeau, mais au contraire une responsabi­lisation. « C’est plus un éloge du volontaris­me qu’un éloge du fainéantis­me. »

Marine Brenier : « Un pansement sur une plaie béante »

La députée LR niçoise Marine Brenier (proche de Christian Estrosi) tire à boulets rouges sur la mesure. « Tendre une main vers les jeunes, c’est bien, mais pas sous forme d’assistanat comme c’est proposé ici. Au nom de l’égalitaris­me, on va maltraiter des jeunes qui ont fait, eux, le choix de s’inscrire dans une formation et qui doivent la financer par des jobs étudiants pour lesquels ils sont parfois rémunérés moins de 500 euros. » Selon la députée, cette mesure, c’est donner « une carotte à des gens qui n’ont pas envie de s’en sortir ». Comment expliquer à un élève boulanger, poursuit la députée, « qu’il va gagner 420 euros par mois pour se lever le matin à quatre heures et qu’il sera moins rémunéré que quelqu’un qui va faire une formation à quinze heures par semaine ? » Marine Brenier y voit une forme de « RSA jeune déguisé », et estime qu’il s’agit « d’un pansement sur une plaie béante ».

Pas la bonne voie selon elle.

Quelle solution alors ? «Je pense que, dès le collège et le lycée, il faut arrêter de mettre dans la tête des très jeunes qu’ils ne s’en sortiront qu’en faisant des masters ou de longues études. Il faut arrêter ce faux-semblant et refonder la formation profession­nelle, la revalorise­r. »

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(Photos N_M. et DR) Marine Brenier, députée, et Graig Monetti, adjoint au maire de Nice.

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