Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
: le dealer qui avait blessé un policier incarcéré
Après une intervention musclée samedi pour appréhender un vendeur de stupéfiants en pleine action dans le quartier des Fleurs de Grasse, un des trois policiers de la Bac a été blessé à la main, ce qui a entraîné une interruption temporaire de travail de 30 jours. Il était 18 h 45 lorsque les fonctionnaires sont intervenus, à la suite d’un renseignement, pour mettre fin à un trafic de drogue à l’abri d’une cage d’escalier et d’un appartement de repli. Mais ils sont repérés par un guetteur et les individus s’enfuient. Celui à la sacoche qui contient la recette de la journée ainsi que du cannabis et 12 g de cocaïne, une feuille de compte mentionnant des sommes importantes, est finalement rattrapé et menotté. Opposant une forte résistance, il nie pourtant avoir blessé le policier pendant qu’il se débattait. C’est ce qu’il a déclaré mardi lors de sa comparution immédiate devant le tribunal judiciaire de Grasse.
Jeune père de famille de quatre enfants, Sofien B., un Cannois de 30 ans, qui compte cinq mentions à son casier judiciaire, notamment pour violence et usage de stupéfiants, reconnaît les faits qu’il justifie : « Je n’étais pas lucide, je demande pardon, je n’avais plus de travail, j’ai collaboré mais je ne peux pas donner de noms de fournisseurs car j’ai peur de représailles. »
Il a livré un emploi du temps complet, avec horaires et gains à l’appui, pour des journées qui lui rapportent 200 euros au quotidien.
Une véritable organisation très structurée que dénonce le procureur en réclamant de lourdes peines, « car il n’y a pas de petit trafic ! On brasse des milliers d’euros par cage d’escalier ».
Trois ans de prison
Comparaissant libre, le guetteur, un jeune de 18 ans, sans passé délinquant, en situation difficile, « voulait se faire un peu d’argent en faisant un remplacement de 17 à 20 h ».
Pour les avocats de la défense, leurs clients se sont retrouvés « sans revenus, alors que pour Sofien, cuisinier de métier, il a toujours travaillé ». Le tribunal le condamnera à 3 ans de prison dont un avec sursis probatoire pendant 2 ans et maintien en détention. Le guetteur à 6 mois avec sursis.