Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Pollution atmosphéri­que : le port de Nice surveillé

L’organisati­on mondiale de la santé ayant durci ses normes, la totalité de la population Paca se trouve soumise à des niveaux de pollution qui dépassent ces nouveaux seuils, révèle Atmosud.

- LES PRINCIPALE­S SOURCES DE POLLUTION EN RÉGION RÉGINE MEUNIER rmeunier@nicematin.fr R. M.

Le durcisseme­nt des normes sur la pollution de l’air par l’organisati­on mondiale de la santé (OMS) place toute la population de la région Paca à des niveaux de pollution – en ozone et en particules fines PM2.5 – qui dépassent ces nouveaux seuils (1).

« C’est également le cas de 8 habitants sur 10 de la région Sud pour le dioxyde d’azote et pour les particules fines PM10 », précise Atmosud.

  décès par an en France

Cet observatoi­re indépendan­t de surveillan­ce de la qualité de l’air en région Sud a révélé, à l’occasion de la Journée nationale de la qualité de l’air, ces nouvelles recommanda­tions très inquiétant­es. D’autant plus, soulignait son directeur, Dominique Robin, qu’elles sont «basées sur une meilleure connaissan­ce des effets des polluants sur la santé ». Les risques sont de mieux en mieux ciblés : affaibliss­ement des défenses, crises d’asthme, AVC et crises cardiaques.

Santé publique France estime que 40 000 décès par an sont attribuabl­es aux particules fines (PM2.5). Selon Dominique Robin la pollution de l’air provoque % 4 500 morts prématurée­s chaque année en région Sud.

Le dioxyde d’azote dans le collimateu­r

Le seuil sanitaire annuel du dioxyde d’azote a été divisé par quatre par L’OMS, par rapport à la référence de 2005, passant de 40 µg/m3 en moyenne annuelle à 10 µg/m3 (2).

Celui des particules fines % %

PM2.5 a été divisé par deux, passant de 10 µg/m3 en moyenne annuelle à 5 µg/m3.

Les transports sont responsabl­es à 48 % des émissions de dioxyde d’azote. Et 40 % des émissions de particules fines PM2.5 sont dues au chauffage.

La Métropole territoire pilote

Avec le changement climatique, la pollution de l’air risque de s’accentuer, a souligné Dominique Robin. D’où la nécessité de poursuivre les efforts. Le projet européen Iris Smart Cities, pour lequel la Métropole Nice- Côte d’azur est un des territoire­s pilotes, mérite d’être multiplié. Ce programme intègre l’énergie, la mobilité et les nouvelles technologi­es de communicat­ion pour contribuer à une qualité de vie urbaine meilleure et plus durable. Atmosud y contribue par la sensibilis­ation des habitants.

Les ports de Toulon et Nice font partie du programme européen AER Nostrum et sont à ce titre sous haute surveillan­ce : campagnes de mesure, modélisati­on de la dispersion des panaches, calcul de différents scénarios pour comparer les baisses d’émission tels que le raccordeme­nt électrique des bateaux ou le passage au gaz naturel liquéfié. À quoi bon de nouveaux seuils de référence de L’OMS, des données toujours plus précises sur la pollution de l’air et ses conséquenc­es sur la santé, si des normes contraigna­ntes ne sont pas imposées ? 1 Les PM2.5 sont classées juste avant les particules très fines.

2. Microgramm­e par mètre cube.

Toutefois, l’air pur garanti à tous les citoyens n’est pas pour demain. Car les normes que l’organisati­on mondiale de la santé vient de durcir ne sont pas contraigna­ntes. Autrement dit, les pays sont invités à tout faire pour au moins s’en approcher, mais elle n’a aucun moyen de les y obliger.

L’amende que la France refuse

Ce n’est pas le cas de l’europe. Elle peut imposer une amende aux pays qui ne font pas ou pas assez d’efforts pour réduire la pollution atmosphéri­que. Ainsi, la France avait été sommée par la Commission européenne de respecter les valeurs limites en matière de pollution au dioxyde d’azote. Le délai qu’elle lui avait donné est arrivé à échéance en février.

Depuis, la France est sous la menace d’une amende allant jusqu’à  millions d’euros pour non-respect de ces normes.

Pour l’instant elle y échappe affirmant qu’elle y travaille, que des plans sont en cours.

Mais elle n’a toujours pas réglé le problème, alors que les seuils recommandé­s par L’OMS ont été durcis et que l’europe pourrait à son tour s’en inspirer. La France risque de prendre un peu plus de retard.

 ?? ??
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France