Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Un livreur jette un colis et frappe le client mécontent

Un chauffeur livreur a été condamné à neuf mois de prison avec sursis pour avoir frappé un client mécontent à Toulon après avoir jeté son colis par-dessus le portail.

- E. M.

La victime a intercepté ce livreur indélicat pour lui réclamer des explicatio­ns. « Oui, j’ai jeté le colis par-dessus le portail. Tous les jours ça m’arrive. J’ai quatre-vingts clients par jour. Je suis toujours pressé, je livre, j’avance, je livre, j’avance… », explique le prévenu à la barre du tribunal correction­nel.

« En aucun cas, je n’ai insulté le client. En aucun cas, je ne l’ai frappé avec une barre de fer », répète-t-il. Le sexagénair­e, qui attendait les disques qu’il avait commandés, l’accuse du contraire. Il en fait encore des cauchemars, insiste-t-il. « Je hurle en pleine nuit, ma compagne ne dort même plus avec moi. »

Que s’est-il passé dans la matinée du 27 juillet 2020 devant ce pavillon situé dans le quartier Vert-coteau, à Toulon ? Le livreur a sonné à l’interphone sans laisser le temps à la victime de répondre.

Une plaie saignante à la tête

Le riverain a découvert son paquet sur les escaliers extérieurs de son domicile, il a rattrapé le camion de livraison. « Je lui ai demandé pourquoi il ne m’a pas attendu, il m’a arraché le colis des mains et m’a dit “Cassetoi, tu vas l’avoir ton avis de passage”…»

« Je suis sorti du camion. Le client a essayé de me mettre un coup de genou dans les parties intimes, j’ai eu le réflexe de lui mettre un coup de poing », se défend le livreur âgé d’une vingtaine d’années.

Un certificat médical a décrit des blessures, notamment une plaie saignante, compatible­s avec la version de la victime. « J’ai pris la barre de fer seulement pour lui faire peur », maintient le prévenu.

La défense contre-attaque

« Vous avez deux versions, où se trouve la vérité ? Regardez la boxe, ils ont des gants et ça n’empêche pas de saigner », renchérit Me Ali Khalfaoui, l’avocat du livreur à deux doigts de plaider la légitime défense. «Onnesait pas qui a porté le premier coup… »

« Il a déposé le colis, il a fait son travail. Son travail, ce n’est pas d’attendre les clients impatients. Si le client s’était comporté normalemen­t, il n’y aurait pas eu cette scène-là. La partie civile a concouru à son propre dommage. » Le procureur avait requis un an de prison avec sursis à l’encontre du livreur finalement reconnu coupable de « violence avec usage d’une arme ».

Une prochaine audience consacrée à l’évaluation des préjudices (physique et moral) de la victime se tiendra en mai 2022.

 ?? (Photo d’illustrati­on Philippe Arnassan) ?? Le livreur a été rattrapé par un client mécontent qui a reçu un coup de barre de fer.
(Photo d’illustrati­on Philippe Arnassan) Le livreur a été rattrapé par un client mécontent qui a reçu un coup de barre de fer.

Newspapers in French

Newspapers from France