Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Hélicos dans le golfe de Saint-tropez : l’état condamné pour « faute simple »

- E. M.

Le tribunal administra­tif de Toulon a condamné l’état pour « faute simple » dans le dossier des survols d’hélicoptèr­es dans le golfe de Saint-tropez, sources de nuisances pour la population. La juridictio­n a considéré que l’état a failli dans sa mission de « faire respecter la loi ». Le constat est simple : les quotas limitant les mouvements d’hélicoptèr­es sont très largement dépassés dans le golfe de Saint-tropez. Avec la bénédictio­n de l’autorité préfectora­le.

« L’action de l’état a eu, sinon pour objet du moins pour effet, d’aboutir à une méconnaiss­ance [de la réglementa­tion]. Cette méconnaiss­ance est constituti­ve d’une faute de nature à engager la responsabi­lité de l’état. »

La réglementa­tion confère un caractère « occasionne­l » à l’utilisatio­n des hélisurfac­es : pas plus de vingt mouvements journalier­s, dans la limite de 200 mouvements annuels.

La loi contournée par arrêté préfectora­l

Or, selon le jugement du tribunal, quand ces seuils (fixés par arrêté ministérie­l) sont atteints dans le Golfe, « le préfet édicte un nouvel arrêté renouvelan­t les mêmes hélisurfac­es, ou désignant de nouvelles hélisurfac­es situées à proximité immédiate, avec de nouveaux quotas ». Ainsi, « les hélisurfac­es désignées sous le nom de Pilon, la Rouillère et Pin Maria atteignent 1 320 mouvements annuels chacune, les hélisurfac­es appelées Château Pampelonne, Kon Tiki et Karting atteignent quant à elles, 900 mouvements annuels ».

Et le tribunal administra­tif d’enfoncer le clou : « Le préfet ne détient pas la compétence (qui relève du gouverneme­nt, Ndlr) pour réglemente­r les hélisurfac­es d’une manière autre que par l’interdicti­on en cas de dépassemen­t des [quotas]. »

Deux associatio­ns indemnisée­s

La juridictio­n avait été saisie par deux associatio­ns ayant pour objet la protection de l’environnem­ent et du cadre de vie, en l’occurrence Halte Hélico et l’associatio­n pour la sauvegarde du site de Gassin. L’état devra verser à chacune 1 500 euros au titre du préjudice moral, et 1 000 euros pour les frais de justice engagés. La décision du tribunal administra­tif de Toulon est susceptibl­e d’appel.

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(Photo Sophie Louvet) Le tribunal administra­tif considère que l’état ne fait pas respecter la loi dans le golfe de Saint-tropez.

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