Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Les ambitions régionales pour le tourisme

Secoué par la crise sanitaire, le secteur du tourisme a su réagir, se réinventer pour ne pas sombrer. Après une saison 2021 réussie, les profession­nels préparent déjà 2022. Avec appétit.

- P.-L. P. plpages@varmatin.com

S’il est un secteur économique qui a fait preuve de résilience dans la région, c’est bien le tourisme. Vingt mois après le début d’une crise sanitaire mondiale sans précédent, les chiffres sont bluffants. Ainsi, sur les neuf premiers mois de l’année, la fréquentat­ion touristiqu­e des Français extra-régionaux a progressé de 17 % par rapport à 2020 et de 10 % par rapport à 2019. Cela relève presque du miracle !

Qui aurait pu imaginer en effet un tel rebond alors que, pendant des semaines, des mois, « l’essence même du tourisme était empêchée avec zéro déplacemen­t, zéro rassemblem­ent et zéro confiance sanitaire », fait remarquer François de Canson, président du Comité régional de tourisme (CRT) Provence-alpes-côte d’azur.

Un secteur encore fragile

Si la saison touristiqu­e 2020 a été sauvée, c’est grâce à la clientèle française. Si la saison 2021 a été réussie, c’est toujours grâce à nos compatriot­es. Et, dans une moindre mesure, aux clientèles internatio­nales qui font peu à peu leur retour en Provence-alpes-côte d’azur. Des performanc­es que l’on doit aussi aux actions menées par le CRT. Pour ne donner qu’un exemple, on citera la très remarquée campagne de promotion On a tous besoin du Sud ,quiàla télévision, a mis en valeur les plus beaux paysages de la région. « Nous avons été les premiers à investir si vite l’espace national (...) avec des moyens importants – 2,4 millions d’euros – un record pour la destinatio­n », rappelle François de Canson. Il est vrai que dans une région où le tourisme représente 13 % du PIB et 140 000 emplois non délocalisa­bles, la collectivi­té territoria­le ne pouvait pas rester les bras croisés. Mais la situation reste fragile. « Si l’hôtellerie et le tourisme, ainsi que la culture ont bénéficié d’un bol d’oxygène cet été, je n’oublie pas qu’ils ont aussi subi de plein fouet cette crise et je sais que certains secteurs restent aujourd’hui fragilisés », reconnaît d’ailleurs le président du CRT. Crier victoire trop tôt serait une erreur. François de Canson le sait et l’a clairement dit aux quelque deux cents profession­nels du tourisme réunis hier à Toulon pour préparer 2022.

Occuper le terrain

Pour promouvoir la région l’année prochaine, un seul mot d’ordre : « Être partout et tout le temps ! ». Comme pour asphyxier la concurrenc­e. Même si cela a constitué une petite révolution, alors que le CRT n’a longtemps été tourné que vers l’internatio­nal, la clientèle française sera une nouvelle fois courtisée.

Parce que les clientèles provenant des pays voisins, et « qui malgré tous les obstacles nous sont restées fidèles, l’europe aura encore toute sa place dans notre plan d’action 2022 », a insisté François de Canson. Des tournées des grandes villes à Stuttgart, Anvers, Bruxelles, ou Amsterdam en fonction des trois marques monde Provence, Alpes du Sud et Côte d’azur, sont d’ores et déjà programmée­s pour le printemps prochain. Et parce que « la survie de notre hôtellerie haut de gamme est en jeu » ,que « l’équilibre de nos grands aéroports » en dépend, le « grand internatio­nal » ne sera pas non plus négligé. À ce sujet, des délégation­s coréennes et américaine­s ont d’ailleurs été accueillie­s dans la région le mois dernier. Et ce n’est qu’un début. Si le contexte sanitaire le permet, une mission est prévue en Russie dès le mois d’avril prochain. Pour relancer la croisière, une délégation doit également aller à la rencontre des compagnies maritimes américaine­s en décembre. Autre axe de travail : les grands événements sportifs à venir, parmi lesquels la coupe du monde de rugby 2023. « Dix des 48 matches se dérouleron­t en Provenceal­pes-côte d’azur. L’idée, sur laquelle on travaille avec la fédération française de rugby, est d’inciter le public internatio­nal qui assistera à ces matches de rayonner dans toute la région », explique François de Canson.

Être partout et tout le temps !

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(Photos Philippe Arnassan et DR) Le président du Comité régional de tourisme François de Canson est bien décidé à mettre tout en oeuvre pour que le tourisme retrouve son niveau d’avant la crise.
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