Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Une institutri­ce mise en examen pour viols et agressions sexuelles La demande de libération de « Tommy » Recco,  ans, rejetée

Directrice d’un école maternelle privée près de Pau, l’enseignant­e nie les faits qui lui sont reprochés sur des enfants de 2 à 4 ans.

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Une institutri­ce et directrice d’une école maternelle privée catholique a été mise en examen fin octobre à Pau pour viols et agressions sexuelles à la suite des plaintes de parents de jeunes enfants, a annoncé, hier, le parquet, qui se veut prudent en évoquant un dossier « fragile ».

Visée par sept plaintes déposées depuis le 14 avril, l’enseignant­e de cette école de l’agglomérat­ion de Pau conteste fermement les faits.

« Pénis décalottés »

Outre des violences physiques et brimades, au moins deux plaintes dénoncent des abus sexuels à la suite de révélation­s de garçons âgés de 4 ans, scolarisés dans la même classe de petite et moyenne section.

Après une première plainte, d’autres parents ont recueilli les confidence­s de leurs enfants, parfois en les filmant. Certaines accusation­s font état de « pénis décalottés » et de « doigt dans les fesses » notamment au moment d’accompagne­r les enfants aux toilettes. Interpellé­e fin avril, l’enseignant­e âgée d’une cinquantai­ne d’années avait été entendue par la police en garde à vue puis par un juge d’instructio­n sous le statut moins incriminan­t de témoin assisté, dans le cadre de l’ouverture d’une informatio­n judiciaire pour viols, agressions sexuelles et violences.

Des faits pour lesquels un nouveau magistrat a finalement ordonné la mise en examen de l’enseignant­e fin octobre. « C’est un dossier à prendre avec des pincettes », souligne l’avocate de l’enseignant­e en arrêt maladie depuis avril, Me Ana Raina. Le parquet se veut, lui aussi, prudent à ce stade de l’instructio­n.

« D’importante­s incohérenc­es »

« La fragilité du dossier, attestée par le défaut de mesures coercitive­s, impose de rappeler que la mise en examen bénéficie de la présomptio­n d’innocence »,

explique la procureure de la République de Pau Cécile Gensac dans un communiqué, soulignant que « d’importante­s incohérenc­es subsistent ».

L’enseignant­e a été placée sous contrôle judiciaire et «aucune mesure restrictiv­e de liberté n’était ordonnée et notamment aucune interdicti­on d’exercice de la profession »,

précise la magistrate. En parallèle, les auditions conduites par le sûreté départemen­tale ont mis en lumière une ambiance délétère au sein de l’établissem­ent nourrie par les relations conflictue­lles entre l’enseignant­e et une partie de l’équipe pédagogiqu­e.

La demande de suspension de peine pour raison médicale de Joseph-thomas dit « Tommy » Recco, le plus vieux détenu de France à  ans, a été rejetée, hier, par le tribunal d’applicatio­n des peines de Bastia. Condamné, en , par la cour d’assises du Var à Draguignan, à la réclusion criminelle à perpétuité pour deux triples meurtres, il avait déjà formulé plusieurs demandes de libération anticipée.

« Tommy Recco », né le  mai  à Propriano et détenu au centre pénitentia­ire de Borgo (Haute-corse), avait formulé une nouvelle demande de suspension médicale de peine « du fait de son âge très avancé et des diverses maladies dont il souffre », expliquait ses conseils dans la requête en suspension de peine. Il s’agissait de la vingt et unième demande de libération conditionn­elle rejetée par la justice. En dépit de l’âge du détenu, la justice considère que le risque de récidive demeure présent, au regard de son très lourd passé. Ses avocats envisagent déjà la suite sur un tout autre terrain : « Cette décision ouvre la porte à un nouveau contentieu­x hors du cadre légal en France, avec une saisine de la Cour européenne des droits de l’homme. Elle appréciera si un homme peut rester aussi longtemps détenu sans qu’à un moment donné se pose la question du sens de la peine.» L’octogénair­e avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en juin  par la cour d’assises du Var à Draguignan pour deux triples meurtres qu’il a toujours niés : celui de trois caissières d’un supermarch­é de Béziers (Hérault) le  décembre , et celui d’une fillette, de son père et d’un de leurs voisins, commis à Carqueiran­ne (Var) le  janvier .

En , il avait déjà été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de son parrain, sa peine avait été commuée en vingt années de réclusion criminelle. Il avait bénéficié d’une libération conditionn­elle en .

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(Photo d’illustrati­on S.B.) Sept plaintes déposées auprès de la police après les confidence­s de très jeunes enfants.

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