Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Alpes-maritimes
Alors que se tient actuellement la COP26 à Glasgow, tour d’horizon de l’évolution du littoral azuréen qui a connu une urbanisation galopante ces cinquante dernières années.
Si dans l’imaginaire collectif la Côte d’azur évoque les vacances au soleil, le farniente à l’ombre des oliviers, la très cinématographique « French Riviera » et l’inconséquence d’une virée en Vespa sur la promenade des Anglais, la réalité est bien plus... bétonnée. Et les plages, bondées. « Nos villes grandissent trois fois plus vite que leur population, explique l’urbaniste Sylvain Grisot. En France, pendant que les lotissements poussent en entrée de ville, les logements vacants sont tous les jours plus nombreux, les zones d’activités et logistiques se multiplient sans multiplier les emplois, et les centres-villes se meurent d’être délaissés au profit de périphéries. »
Vulnérabilité et pollution
leurs
Outre une certaine nostalgie d’une vie moins à l’étroit et d’un horizon plus vaste, l’urbanisation à outrance de la Côte d’azur accentue également la vulnérabilité du territoire en cas d’intempéries. La bande côtière, étroite et surconstruite, recueille directement les eaux de pluies en provenance des cours d’eau et des vallons sinuant dans la montagne. Problème, lorsque des gros volumes d’eau sont charriés lors d’intempéries, la bande littorale ne peut plus les absorber : l’urbanisation et le béton ont imperméabilisé les sols, les eaux ruissellent et nous connaissons de plus en plus d’inondations. Sans parler des glissements de terrain, parfois mortels.
Idem avec les épisodes plus fréquents de pollution aux particules fines, dus au trafic routier, inhérent à l’urbanisation.
Depuis le durcissement des normes de l’organisation mondiale de la santé (OMS), la totalité de la région Paca est au-dessus des seuils de pollution en ozone et particules fines.
Marée urbaine
L’institut national de l’information géographique (IGN) met à disposition sur son site des cartes permettant d’évaluer l’ampleur du changement de nos côtes les cinquante dernières années. En superposant des photographies aériennes datant de 1950 à 1965 à des vues aériennes actuelles, l’évolution du littoral est phénoménale. Menton, Cannes, Villefranche ou Nice : rien n’a résisté au grignotage des villes qui se sont étendues sur le bord de mer et les collines. Parfois, c’est même sur la mer que le territoire vient grappiller des mètres carrés, comme le montre d’une façon marquante la transformation de Monaco ou de l’aéroport de Nice.