Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

À Brignoles, on scrute la bataille judiciaire

- ROMAIN ALCARAZ ET A. D. ralcaraz@nicematin.fr

Le premier janvier, en général, on consacre son temps à digérer tant bien que mal les excès gastronomi­ques du réveillon. Mais pas à la boutique Cbd’eau de Saint-maximin. Ouverte de manière exceptionn­elle samedi de 15 heures à 19 heures, l’enseigne pourrait bien ne pas pouvoir poursuivre une partie de son activité. Et c’est d’ailleurs ce qui motive l’ouverture en ce jour férié.

Vers des licencieme­nts ?

Aurélie Lincker est gérante des magasins franchisés de Saint-maximin et de Brignoles. « Pour moi, ce n’est pas complèteme­nt la catastroph­e, car une bonne partie des revenus viennent des produits transformé­s. »

Reste que la dame n’est pas franchemen­t optimiste quant aux prochaines semaines.

« J’ai deux salariés à plein temps. Sans compter ma rémunérati­on, et les charges. Bref, avec cette décision, je ne sais pas exactement de quoi demain sera fait. Vaisje devoir procéder à des licencieme­nts économique­s?» La question se pose car « je veux sauver mon magasin quoiqu’il en coûte ».

Une des solutions pourrait venir des tribunaux. « Avec L’UPCBD, qui est la fédération française du CBD, nous avons déposé trois référés depuis l’officialis­ation de la décision, vendredi 31. On attend une réponse cette semaine, d’autres plus tard. La bataille judiciaire est engagée. » Avec l’espoir de remporter la victoire ? « Selon notre avocat, la décision du gouverneme­nt est illégale. »

« On va faire quoi ? Tout jeter ? »

En attendant, cela ne règle pas le problème de l’urgence. D’où cette volonté d’ouvrir la boutique maximinois­e samedi. « Ensuite, il a fallu vider le magasin, car la détention est interdite.

Mais on va faire quoi ? Tout jeter ? Ou on va faire comme dans les quartiers nord de Marseille ? »

« On a suivi toutes les règles »

À Brignoles, à quelque 200 mètres de la boutique Cbd’eau, fleurs et autres tisanes n’étaient déjà plus en vitrine de High society lundi. « On continue ce qui est autorisé mais, si la décision se maintient, on risque de perdre plus de 60 % du chiffre d’affaires. » Un vrai coup de massue pour Bastien, le patron, qui a ouvert son commerce brignolais en avril. « On a suivi toutes les règles. Avant d’ouvrir, j’ai rencontré le maire, la police municipale, les gendarmes... Je leur ai présenté mes produits, leur ai montré les ports scellés. Tout était réglo et aujourd’hui .... » Bastien reste combatif et veut garder espoir. Mais si d’aventure les référés faisaient chou blanc, lui aussi craint de devoir baisser le rideau comme ses confrères récemment installés dans le coeur de ville, qui compte quatre CBD shop. « Ce serait vraiment dommage pour Brignoles. Nous aussi on fait vivre le centre. »

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(Photo Gilbert Rinaudo) À Cbd’eau, Aurélie Lincker veut garder espoir.

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