Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
« L’intérêt médical du CBD n’est pas tranché »
Quelle est la différence entre le « vrai » cannabis etlecbd?
Tous deux sont extraits de la même plante : le chanvre. La différence est chimique : c’est la teneur en THC, c’est-à-dire en Tétrahydrocannabinol, la molécule psychotrope, qui agit sur le système nerveux central du consommateur.
Quelles sont les conséquences de la prise de cannabis ?
C’est très addictogène. Quand on commence jeune, cela peut créer des dégâts irréversibles sur le développement neurocognitif. Depuis des années, le taux de THC du cannabis progresse, les consommateurs cherchant de plus en plus d’effet. De 8 % on est passé à 20 ou 25 %...
Pourquoi la France interdit-elle la fleur et les feuilles de CBD ? L’argument principal, c’est que l’on ne connaît pas la provenance de production et qu’on ne peut pas mesurer le taux de THC du CBD. Il ne doit pas dépasser 0,3 %. On ne peut le mesurer qu’en laboratoire. La France a adopté une position de prudence.
Certains consommateurs affirment que le CBD les a aidés à décrocher du cannabis...
Certains patients me le disent. Je ne parlerais pas d’effets médicaux mais d’effet bien-être. En tant que médecin, je ne peux pas le recommander ni le prescrire. L’intérêt n’est pas tranché. Des essais thérapeutiques sont en cours. On est en attente de preuves scientifiques. Si l’efficacité était avérée, nul doute que la haute autorité de santé (HAS) demanderait à l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) une mise sur le marché. On entrerait dans ce cas-là dans une politique de réduction des risques.