Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Cluster à la maison d’arrêt de Nice, entrées stoppées

Au moins huit nouveaux cas de Covid parmi les détenus, quatre chez les agents. Les nouveaux entrants sont orientés vers les établissem­ents de Grasse ou Draguignan, les activités réduites.

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

La flambée des cas de Covid-19 a franchi les murs de la maison d’arrêt de Nice. L’établissem­ent pénitentia­ire situé au 12, rue de la Gendarmeri­e, est à nouveau déclaré cluster depuis lundi. Au moins vingt détenus seraient cas positifs ou cas contacts. Les nouveaux arrivants sont désormais conduits à Grasse ou Draguignan.

« Ce lundi, nous avions 7 cas confirmés et 13 cas contacts », déclare Nordine, secrétaire local du syndicat UFAP-UNSA justice. Hier soir, la direction interrégio­nale des services pénitentia­ires recensait 8 cas positifs chez les détenus, 4 parmi les agents. Elle évoque un « petit cluster ». Certes, au regard des 437 détenus hébergés, « le pourcentag­e est assez faible ». Reste que « l’établissem­ent ne le prend pas à la légère ».

« Depuis la semaine du 27 décembre, il y avait quasiment un cas décelé tous les jours, témoigne Nordine. À chaque fois, c’est le branle-bas de combat. Si la personne est seule en cellule, ça va. Mais s’ils sont plusieurs comme c’est souvent le cas, ça fait boule de neige... »

Des mesures fortes

Univers clos par essence, surpopulat­ion, gestes barrières difficiles à faire respecter... Le monde carcéral présente un terrain propice aux clusters, par temps de pandémie galopante. En 2021, la maison d’arrêt de Nice en avait abrité deux. Au moins 16 cas en février (mois où un autre cluster s’était déclaré à la maison d’arrêt de Grasse). Puis une bonne trentaine à l’automne. « Ça a duré huit semaines. Énormément de surveillan­ts ont été touchés, voire hospitalis­és », souligne Nordine. Quel impact cette fois-ci ? « Les mesures vont être assez fortes, prévient le représenta­nt syndical. Plus d’activité de l’éducation nationale, plus d’activités culturelle­s... Les extraction­s judiciaire­s et médicales sont en revanche maintenues. Les parloirs aussi, avec plexiglas. Les aumôniers peuvent y venir. »

« Les mêmes règles que dans la société »

Les détenus testés positifs, eux, sont placés à l’isolement durant sept à dix jours. Privés d’activité et de parloir, ils sont placés sous surveillan­ce médicale. Un dépistage massif est mené dans l’aile où ils séjournent. « La prison est un microcosme de la société. Les règles sont les mêmes », fait observer l’administra­tion. C’est dans ce contexte que l’ex-compagnon de Lisa T., accusé du féminicide à la Madeleine, a été écroué à Grasse plutôt qu’à Nice, lundi soir, selon son avocat Me Benjamin Taïeb (lire cicontre). « Les éventuels nouveaux entrants partent vers d’autres établissem­ents, Grasse ou Draguignan », confirme le procureur de la République de Nice, Xavier Bonhomme.

« On est rôdé »

Les autorités judiciaire­s et pénitentia­ires ont fait le point sur la situation hier. Pour autant, Nordine ne sent pas d’inquiétude à ce stade. « On a déjà été cluster trois ou quatre fois : on est rôdé ! Mais c’est plus dur de gérer une maison d’arrêt sans activités scolaires ou culturelle­s qu’avec. »

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(Photo archives NM) Une nouvelle série de contaminat­ions a été décelée dans l’établissem­ent pénitentia­ire niçois.

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