Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Pourquoi la déclaration de politique générale est autant attendue
Élisabeth Borne prononcera ce mercredi sa déclaration de politique générale, à 15 h devant l’assemblée nationale, puis à 21 h au Sénat. C’est peu dire que la cheffe du gouvernement, qui ne peut s’appuyer sur une majorité absolue au Palais-bourbon, est attendue au tournant.
Ce discours est une tradition de la vie politique française. Le Premier ministre y expose son programme de gouvernement, précisant les grandes orientations prévues et les mesures qu’il souhaite mettre en oeuvre.
Pas de vote de confiance
Depuis 1959, Michel Debré et tous ses successeurs se sont pliés à l’exercice. On se souvient toutefois que l’allocution d’édouard Philippe, en 2017, avait été parasitée par Emmanuel Macron. Le Président lui avait coupé l’herbe sous les pieds en s’exprimant la veille devant le Congrès à Versailles.
Cette intervention peut s’accompagner d’un vote de confiance. La Constitution précise que le locataire de Matignon, « après délibération du Conseil des ministres », peut engager « la responsabilité du gouvernement » .Maisiln’ya aucune obligation à cela. En leur temps, les socialistes Édith Cresson et Pierre Bérégovoy s’en étaient dispensés. Élisabeth Borne a décidé, hier après-midi, de suivre leur exemple (1).
La France insoumise, elle, a confirmé qu’elle allait mettre le gouvernement sur la sellette en déposant une motion de censure. Si ce texte est adopté par 249 députés au moins, le gouvernement sera contraint de démissionner. Mais cette hypothèse paraît peu probable à ce stade. Le groupe LR, soucieux de ne pas « bloquer le fonctionnement des institutions », ne devrait pas la voter. Et il est très peu probable que les députés RN acceptent, à ce stade, de mêler leurs voix à celles de la gauche. 1. Même cause, même effet : Cresson (19911992) et Bérégovoy (1992-1993) aussi ne pouvaient s’appuyer que sur une majorité relative au Palais-bourbon.