Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Accident de Belvédère : la perte de contrôle privilégiée
Le sexagénaire qui a trouvé la mort lors d’une course de côte de karting, dimanche dans la Vésubie, dirigeait une association sportive à Carpentras. D’un côté, l’émotion, de l’autre, les investigations.
Cette terrible nouvelle est arrivée comme un boulet de canon aujourd’hui. Jeanmarc, cher président de notre club de Karting Carpentras ASK… Je n’ai pas de mots. » Un internaute a posté ce message sur la page Facebook de cette association sportive, l’accompagnant de notre premier article consacré à ce drame. Il traduit le choc de tout un club après la disparition soudaine de son président. Jean-marc, la soixantaine, a trouvé la mort dans le haut pays azuréen, dimanche, en pratiquant sa passion : le karting.
Il était environ 15 h quand son véhicule a quitté la RM 71, dans la Vésubie, sur la commune de Belvédère. L’engin et son pilote ont fini huit mètres en contrebas. Les tentatives de réanimation sont restées sans effet. Tragique sortie de route pour le président de L’AS Karting de Carpentras Comtat
Venaissin, dans le Vaucluse. Un club comptant 140 licenciés, affilié à la Fédération française du sport automobile. Ses membres s’étaient vus la semaine dernière, avant que leur président ne descende savourer un week-end dans les Alpesmaritimes avec sa femme. Ils étaient alors loin d’imaginer pareille issue.
« Un fait de course »
Le drame a plongé dans la consternation un autre club, basé à Nice : L’ASBTP Omnisports. Dimanche, l’association sportive du bâtiment et des travaux publics organisait la 10e édition de sa course de côte de karting. « C’est un fait de course. C’est malheureux. Notre sport est un peu dangereux », soupire son président, Jeanjacques Manuguerra. En côte, un kart peut monter à 70, 80, voire 90 km/h. Une vitesse que d’aucuns jugent inadaptée aux routes du haut pays. «Onfaisait cette épreuve depuis dix ans. Les pilotes n’ont pas découvert le terrain hier, réagit Jean-jacques Manuguerra. Nous avions eu un accident mortel à Carros il y a une vingtaine d’années. Depuis, il n’y avait rien eu. En montagne, le danger est partout ! On prend nos risques. » Dimanche, 35 participants ont pris la ligne de départ. La course a été stoppée (Capture d’écran DR)
sitôt l’accident connu, rapporte le président de L’ASBTP. «Il y a eu un important branle-bas-de-combat. Beaucoup de monde a tenté de le sauver… »
Hier, le kart gisait encore au même endroit, avant d’être récupéré par la gendarmerie. La communauté de brigades de Saint-martin-vésubie va l’expertiser dans le cadre de son enquête pour « recherche des causes de la mort ». Objectif : établir si l’accident peut avoir une origine mécanique, type panne de freins. L’état de la chaussée sur les lieux du drame est aussi ausculté.
Perte de contrôle ?
À ce stade, l’hypothèse privilégiée reste celle d’une perte de contrôle du conducteur. Selon Jean-jacques Manuguerra, « il aurait heurté avec sa roue arrière la sortie d’une chicane plastifiée. Ça a dû le faire pivoter. Et il a basculé dans le trou ». Un sexagénaire pourtant passionné et expérimenté. « Ce n’était pas un jeune fou fou… C’est comme ça. C’est la vie. »