Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Nuits du sud : « Trop tôt pour parler d’évolutions »
Matthieu Ducos a repris la direction artistique et la coordination du festival emblématique de Vence. Encore en train de prendre le pouls, il se laisse le temps de réfléchir à d’éventuelles transformations.
Un vent nouveau souffle sur les Nuits du sud. Matthieu Ducos a repris la direction artistique et la coordination du festival emblématique de Vence qui démarre ce vendredi, avec, en tête d’affiche Bob Sinclar. Le quadragénaire succède à Téo Saavedra, fondateur des Nuits du Sud en 1997.
Son histoire à lui ? « Celle d’un Parisien qui a toujours vécu à Paris et qui vient pour la première fois, sentir et faire vivre la voix du Sud. »
Humilité dans la voix et dans l’attitude. Matthieu Ducos est également le directeur du festival Rock en Seine depuis un an et
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demi. Il y a fait ses armes au côté du directeur fondateur, François Missonnier. « J’ai commencé comme stagiaire sur Rock en Seine il y a dix-sept ans. »
Amoureux de la musique, il va aujourd’hui diriger les deux évènements. Accumuler les allers et retours Paris/vence. Entre deux avions, il a pris le temps de répondre à nos questions.
Rock en Seine / Nuits du Sud... Les différences entre les deux festivals ?
Ils sont assez différents dans leur manière de s’organiser. Rock en Seine, ça représente 40 000 personnes par jour, donc ça n’a pas la même envergure. Ici à Vence, on est en plein air mais en centre-ville. Alors qu’à Paris, on est dans un parc. Ça ne se gère pas de la même façon.
Et au niveau artistique ?
Rock en Seine puise sa ligne de programmation dans les grands rassemblements rock comme Woodstock ou Glastonbury. Des courants pop, rock, électro et hiphop. Les Nuits du Sud sont plus tintées musique du monde.
Vous n’êtes pas seul à travailler sur la programmation ?
Non, nous étions cinq pour cette programmation 2022. Rock en Seine fait partie du groupe Combat, qui réunit Radio Nova et le magazine les Inrockuptibles.
Quand on a répondu à l’appel à projet pour les Nuits du Sud, on a trouvé judicieux et intéressant de mêler nos compétences. Cela apporte un plus au niveau de la diversité musicale, différents regards.
Vous et votre équipe envisagez des changements pour les Nuits du sud ?
On veut faire perdurer cet esprit musique du monde. D’autant plus que cette année, c’est notre première édition et ce sont les 25 ans du festival. On voulait que ça ressemble à une grosse fête et restés fidèles à la programmation. On se laisse le temps de réfléchir à d’éventuelles évolutions. C’est encore trop tôt pour en parler.
Vous gardez la direction de Rock en Seine, est-ce qu’on peut imaginer que certains artistes puissent faire les deux festivals ?
Oui, il y a des artistes qui pourraient totalement être compatibles aux deux. Cette anné, il n’y en a pas mais cela a failli être le cas. Ça ne s’est pas fait pour des raisons de planning.
Il s’agit de quel artiste ?
Je ne vais pas le dire car ça ne s’est pas fait mais j’espère que l’année prochaine, on aura des exemples précis à partager.
Vous êtes un grand fan de musique, pourriez-vous nous citer les artistes qui vous ont donné envie de faire ce métier ?
J’ai été adolescent dans les années 90 donc forcément Radiohead, Muse, Rage against the machine... J’écoutais aussi des artistes des années 70. Donc des influences plutôt rock, au départ. J’étais moi-même musicien dans un groupe de rock.
Le rock c’est votre leitmotiv...
Par la suite, j’ai ouvert mes horizons artistiques et aujourd’hui, j’écoute des choses différentes. Le public des Nuits du Sud peut être rassuré, il n’y aura pas de festival de heavy metal en plein centre-ville ! [Rires]
(1) Ce festival de rock est né au début des années 2000. Il a lieu chaque été, dans le parc de Saintcloud, aux portes de Paris.