Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Ou Cagne, l’histoire d’une lettre…
Pourquoi la cité de Renoir porte-t-elle un « s » à la fin, alors que cours d’eau n’en porte pas ? Des spécialistes de la toponymie ont planché sur le sujet. L’histoire apporte quelques réponses.
Vous vous posiez la question ? Nous aussi ! Pourquoi n’écrit-on pas de la même façon la ville de Cagnes-surmer et le fleuve Cagne ? En d’autres termes : pourquoi la commune porte-t-elle un « s », alors que le cours d’eau en est dépourvu ? Curieux hasard ? Sûrement pas. Aujourd’hui rentrée dans les moeurs, cette différence prend source il y a une paire d’années et s’explique (partiellement) par des arguments historiques. probable renvoie à la racine celtique Kan, ou « lieu habité sur une colline arrondie. »
XIE siècle, avance Alex Benvenuto, écrivain et historien, après analyse de ses archives personnelles. On voit apparaître ce « s » final il y a 200 ans. Il a probablement une valeur de pluriel. » Pour quelle raison ? « Tout simplement parce qu’après le village d’origine et son château, il y eut le village de pêcheurs en bord de mer. » (RD)
Au début des années 1900, certains ne s’y retrouvaient plus entre Cagnes… et Cannes.
Un « concours de circonstances » qui débouchait sur « de nombreuses erreurs. »
Certains courriers n’arrivaient, par exemple, pas à la bonne destination et des voyageurs se retrouvaient dans une commune… alors qu’ils voulaient rejoindre l’autre.
Selon une archive municipale de 1922, un référendum « officieux » a donc eu lieu pour tenter de mettre fin aux confusions.
« Parmi les nombreux compléments proposés, celui de « sur mer » présente le plus grand nombre d’avantages,
expliquait le conseil. Ça se justifie par le fait que le territoire de la commune touche à la mer sur une étendue de plus de 3 km. »
Et de conclure : « Par ces motifs, le conseil demande que le nom de Cagnes soit remplacé par celui de Cagnes-sur-mer. »