Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
La première plage neutre en carbone à Beaulieu ?
L’établissement « Baia Bella », construit sur la plage Petite Afrique, s’affiche comme la première plage de France au bilan carbone neutre. Comment le propriétaire affirme-t-il cela ? Il détaille.
Pour le petit dernier des établissements de la famille Vannini, les restaurateurs niçois ont souhaité faire les choses différemment. Leur plage « Baia Bella », ouverte en 2021, sera écoresponsable. Et pour s’assurer que l’idée du projet était en phase avec la réalité, les Vannini ont dépêché Allcot. Une société qui accompagne les entreprises et les organismes publics pour améliorer leur performance en matière de développement durable, leader mondial dans son champ d’activité. Allcot a mesuré l’empreinte carbone de « Baia Bella » tout au long de sa première année. Résultat : 13 tonnes de CO2. «Endessous de la moyenne nationale », précise Baptise Vannini, gérant de l’établissement.
Conçu pour économiser l’énergie
Panneaux solaires sur le toit pour chauffer l’eau, capteurs de mouvement dans les zones de stockages et pour les robinets, système de récupération de l’eau des douches pour arroser les plantes, de l’eau microfiltrée sur place pour limiter la consommation de bouteilles en verre et le transport... Tout, ou presque, a été pensé pour économiser l’énergie.
Le mobilier a été sourcé en France ou en Europe et les éléments en bois commandés à des artisans locaux. Comme la nourriture qui vient aussi de producteurs du coin. Pourtant ce n’est pas assez. Le gérant indique que l’impact de certains postes n’a pas pu être réduit : « L’électricité pour le frigo, les déplacements des employés, le gaz pour la cuisson ou la gestion des déchets ».
Pour faire tomber l’équation à zéro, Allcot propose à « Baia Bella » de compenser.
« Ils nous ont proposé une quinzaine de projets et j’en ai sélectionné deux : reforestation et protection des populations locales en Amazonie et valorisation des déchets et protection de l’emploi au Mexique », livre Baptiste Vannini. Deux projets, qui sont censés compenser à hauteur de 13 tonnes de CO2 chacun. « Du coup on est positif », ajoute-t-il. Le gérant de « Baia Bella » a aussi reçu des conseils pour améliorer son exploitation.
Transports des employés : « Mettre en place des défis »
« 30 % de mon impact carbone c’est le déplacement des employés qui viennent en scooter pour la plupart, poursuit Baptiste Vannini. Donc on va mettre en place des défis pour qu’ils viennent en véhicule propre. On fait aussi de la formation du personnel pour améliorer leurs pratiques comme éviter d’allumer le gaz dès 9 heures du matin, mais juste avant le service. » Dans un secteur d’activité si compétitif, cette démarche « est un petit investissement mais ça en vaut le coup » assure-t-il. « Je ne trouve pas ça si cher, tant dans l’étude que dans la compensation. On a des pistes d’amélioration pour faire des économies. Ça ne peut être qu’une satisfaction pour les clients qui viennent dans un espace qui est respectueux de l’environnement. J’espère qu’on a ouvert une nouvelle voie et qu’on sera les premiers mais pas les derniers ». Quid des autres établissements de la galaxie Vannini comme la « Paloma Beach » à Saintjean-cap-ferrat ? « Il y en a certains pour lesquels on peut appliquer ces principes et sur lesquels on le fait, répond le patron du « Baia Bella ». Il y a des choses que l’on peut mettre en place sans investissement. Après, changer un four obsolète ou la gestion des déchets, c’est plus cher. »