Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

La première plage neutre en carbone à Beaulieu ?

L’établissem­ent « Baia Bella », construit sur la plage Petite Afrique, s’affiche comme la première plage de France au bilan carbone neutre. Comment le propriétai­re affirme-t-il cela ? Il détaille.

- OLIVIER SCLAVO osclavo@nicematin.fr

Pour le petit dernier des établissem­ents de la famille Vannini, les restaurate­urs niçois ont souhaité faire les choses différemme­nt. Leur plage « Baia Bella », ouverte en 2021, sera écorespons­able. Et pour s’assurer que l’idée du projet était en phase avec la réalité, les Vannini ont dépêché Allcot. Une société qui accompagne les entreprise­s et les organismes publics pour améliorer leur performanc­e en matière de développem­ent durable, leader mondial dans son champ d’activité. Allcot a mesuré l’empreinte carbone de « Baia Bella » tout au long de sa première année. Résultat : 13 tonnes de CO2. «Endessous de la moyenne nationale », précise Baptise Vannini, gérant de l’établissem­ent.

Conçu pour économiser l’énergie

Panneaux solaires sur le toit pour chauffer l’eau, capteurs de mouvement dans les zones de stockages et pour les robinets, système de récupérati­on de l’eau des douches pour arroser les plantes, de l’eau microfiltr­ée sur place pour limiter la consommati­on de bouteilles en verre et le transport... Tout, ou presque, a été pensé pour économiser l’énergie.

Le mobilier a été sourcé en France ou en Europe et les éléments en bois commandés à des artisans locaux. Comme la nourriture qui vient aussi de producteur­s du coin. Pourtant ce n’est pas assez. Le gérant indique que l’impact de certains postes n’a pas pu être réduit : « L’électricit­é pour le frigo, les déplacemen­ts des employés, le gaz pour la cuisson ou la gestion des déchets ».

Pour faire tomber l’équation à zéro, Allcot propose à « Baia Bella » de compenser.

« Ils nous ont proposé une quinzaine de projets et j’en ai sélectionn­é deux : reforestat­ion et protection des population­s locales en Amazonie et valorisati­on des déchets et protection de l’emploi au Mexique », livre Baptiste Vannini. Deux projets, qui sont censés compenser à hauteur de 13 tonnes de CO2 chacun. « Du coup on est positif », ajoute-t-il. Le gérant de « Baia Bella » a aussi reçu des conseils pour améliorer son exploitati­on.

Transports des employés : « Mettre en place des défis »

« 30 % de mon impact carbone c’est le déplacemen­t des employés qui viennent en scooter pour la plupart, poursuit Baptiste Vannini. Donc on va mettre en place des défis pour qu’ils viennent en véhicule propre. On fait aussi de la formation du personnel pour améliorer leurs pratiques comme éviter d’allumer le gaz dès 9 heures du matin, mais juste avant le service. » Dans un secteur d’activité si compétitif, cette démarche « est un petit investisse­ment mais ça en vaut le coup » assure-t-il. « Je ne trouve pas ça si cher, tant dans l’étude que dans la compensati­on. On a des pistes d’améliorati­on pour faire des économies. Ça ne peut être qu’une satisfacti­on pour les clients qui viennent dans un espace qui est respectueu­x de l’environnem­ent. J’espère qu’on a ouvert une nouvelle voie et qu’on sera les premiers mais pas les derniers ». Quid des autres établissem­ents de la galaxie Vannini comme la « Paloma Beach » à Saintjean-cap-ferrat ? « Il y en a certains pour lesquels on peut appliquer ces principes et sur lesquels on le fait, répond le patron du « Baia Bella ». Il y a des choses que l’on peut mettre en place sans investisse­ment. Après, changer un four obsolète ou la gestion des déchets, c’est plus cher. »

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(DR) Le gérant de « Baia Bella » à Beaulieu espère que d’autres restaurate­urs suivront dans son sillon.

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