Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Il frappe sa mère de 90 ans avec une batte de baseball
Un septuagénaire a été condamné, à Toulon, à une peine de prison ferme pour avoir frappé sa mère avec une batte de baseball. « Est-ce que je peux faire ces trente mois en Suisse ? », a réagi le prévenu originaire de la confédération helvétique.
Cet ancien ingénieur coulait une retraite paisible dans le Var jusqu’à son interpellation le 24 mai dernier. Ce jour-là, il a eu « envie de frapper » sa mère à qui il rend visite tous les jours à Hyères.
« Ça m’a pris d’un coup. »
Un fils « très prévenant »
L’homme âgé de 71 ans est allé dans un magasin d’articles de sport où il a envisagé d’acheter des gants de boxe avant d’opter pour une batte de baseball, « moins chère ».
Le voisinage décrit un fils « très prévenant » qui aide dans sa vie quotidienne sa mère âgée de 90 ans. « Je suis toute seule, je n’ai pas de famille et je n’ai pas d’ami », a indiqué la vieille dame à moitié sourde.
Alors qu’elle s’était absentée dans l’après-midi du 24 mai, un homme masqué l’attendait dans son appartement. À son retour, elle n’a même pas eu le temps de retirer les clés de la serrure de sa porte d’entrée. « Je me suis avancé, je l’ai frappée avec la batte et elle est tombée. Je ne pensais pas qu’elle saignerait autant. Elle criait ; “Ne me tuez pas, j’ai des petits-enfants”. Je ne suis pas arrivé à lui mettre le ruban adhésif sur la bouche », a décrit le prévenu interpellé en bas de l’immeuble (un témoin avait bloqué sa Mercedes). Il a fallu poser six agrafes pour refermer la plaie sur le crâne de la victime qui présentait aussi des contusions dans le dos et au bras. Les traces de sang montrent qu’elle a été traînée au sol jusque dans son salon.
Le pardon d’une mère très âgée
« Je voulais que ma mère comprenne ce que mon frère et moi avons vécu, explique le prévenu né en 1950, évoquant une enfance avec un père maltraitant. Ona été traités comme des chiens et elle ne nous a jamais protégés. »
Les experts – psychiatre et psychologue – n’ont décelé aucun trouble chez le septuagénaire. « On ne me fera pas croire qu’il n’y a pas d’altération de son discernement. Rien ne pouvait laisser penser qu’il pouvait passer à l’acte à part la victime qui était en lui. Il a déchargé sa douleur, c’est une forme de décompensation » ,a plaidé son avocat Me Morgan Daudé-maginot.
La victime s’est quant à elle déplacée au tribunal qui a lu sa supplique : « S’il vous plaît, rendez-moi mon fils. Faites qu’il soit de retour dans son appartement pour que je puisse lui téléphoner tous les soirs. (...) Je ne pourrai pas supporter de perdre mon fils. »
Le procureur a demandé cinq ans de prison, dénonçant une «méthode de voyou qui irait faire une expédition punitive ». Les juges ont divisé la peine requise par deux. Et les agents de sécurité du tribunal ont appelé un taxi pour la vieille dame.