« Au rattrapage, on voit vite si l’élève sait de quoi il parle... »

Douze ans qu’elle enseigne au lycée Henri-matisse de Vence. Marion Croizat, enseignante en Sciences économiques et sociales, a suivi de près les résultats de sa classe. Sur vingt-six, quatre d’entre eux sont au rattrapage. Et parce qu’on le sait : un accident de parcours peut arriver le jour de l’examen, pas question de paniquer. Le meilleur des conseils pour les élèves qui doivent passer l’oral qui peut tout changer ? Se saisir de leurs cours...

Vous dites que la marge de manoeuvre est faible pour les élèves au rattrapage ? Avec la réforme et l’importance du contrôle continu, ils n’ont pas beaucoup le choix puisqu’il est question de se retrouver à repasser une spécialité. C’est justement ce qui a pêché dans leur examen, puisque s’ils se retrouvent dans cette posture, c’est que le résultat obtenu dans ces matières à forts coefficients a été très bas.

Comment réviser vite, efficacement ?

Il faut reprendre le programme. Relire son manuel, les grands chapitres, les intitulés. Il est indispensable de connaître le vocabulaire idoine à la matière...

Cela change tout ?

Lors de l’oral de rattrapage, on va très vite se rendre compte si l’élève sait de quoi il parle. Si, en face de moi, j’ai un élève qui n’est pas capable de définir ce qu’est la croissance économique, je comprends que l’épreuve loupée n’était pas forcément un accident. On part toujours de questions simples et on va vers les plus complexes si tout se passe bien. Et sinon, on reste sur des choses simples. On ne demande pas une dissertation orale.

Vous dites que l’idée n’est donc pas de les piéger ? Non, chacun peut avoir fait une erreur le jour de l’examen. Comme le choix du sujet par exemple.

La chose à ne pas faire pour son rattrapage ? Essayer de négocier. On nous demande de ne pas connaître la note des candidats qui passent devant nous pour ne pas influer justement notre notation. Malgré cela, des candidats essaient de nous dire : « Il me manque un point »... Ce n’est pas un exemple à suivre, cela ne nous met pas dans une position agréable. Et l’idée n’est pas de faire la meilleure transaction ce jour-là. Il ne faut pas rentrer là-dedans.

Que faire pour éviter de stresser le jour J ?

Se faire accompagner par un proche devant le lycée, c’est une bonne chose. Et surtout, je conseille de se tourner avant vers son professeur. Il est là pour guider les élèves, il peut apporter des réponses, un soutien.

(Photo Valérie Le Parc) Réviser son vocabulaire : une des clés pour assurer le jour de son oral de rattrapage.