Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Vers un dépôt de bilan ?

La rétrograda­tion niçoise annoncée par la Ligue, due à des dettes, peut faire craindre le pire pour le club. En attendant, les joueurs partent, les dirigeants se brouillent et les accusation­s pleuvent

- JULIEN DUEZ

On est très loin de la nouvelle dimension du Cavigal annoncée en août dernier par Badr Slassi - actionnair­e majoritair­e et président de la SAS - avec Amaury Leveaux comme sponsor principal. Un petit mois seulement après la défaite en play-off contre Sélestat, après une belle 4e place en championna­t, Nice est au bord du gouffre. La CNACG (Commission Nationale d’aide et de Contrôle de Gestion) a annoncé vendredi la rétrograda­tion du Cavi’. Le club descend d’un étage. De la Proligue à la Nationale 1. Cette commission de la ligue a déclaré dans un communiqué que « la situation financière globale du club n’était pas compatible avec les contrainte­s économique­s et l’équité sportive du championna­t ».

Un divorce avec Badr Slassi

Les dirigeants niçois n’ont pas réussi à justifier un minimum d’un million d’euros de ressources.

Cette situation rendue publique, les langues se délient. Et décrivent une situation peu enthousias­mante pour le club. Avec un constat simple du président de l’associatio­n Tanguy Mouchot : « La Proligue, c’est fini ! Monsieur Slassi n’a fourni aucun document à la CNACG. Des partenaire­s ont été défaillant­s et cela nous débouche sur une dette de 260 000 euros ». On apprend que la situation financière est plus que délicate depuis trois mois. De quoi donner quelques tensions entre les historique­s du club, Tanguy Mouchot et Patrick Berrettoni, et Badr Slassi. « On s’est fâchés avec lui il y a une semaine », avoue Mouchot. « Il n’a pas tenu ses engagement­s. Là avec Patrick, on ne fait plus rien. Il se débrouille. On croyait en ce projet… » L’ancien joueur a l’impression que l’histoire se répète pour son club de toujours. « On était méfiants pour ne pas revivre ce qu’on l’a vécu comme joueur. On s’en veut. Je crois que Badr Slassi pensait que ce serait plus facile. Il a fait du 1/10 aux shoots ».

Un conflit avec Amaury Leveaux

Devant ce constat, il était primordial d’avoir la version de Badr Slassi. Qui accuse le coup comme l’ensemble du club. « Cette décision était prévisible, car depuis avril on a des difficulté­s financière­s. Je savais que sans ressources supplément­aires ce serait compliqué ». Même s’il estime pouvoir éponger une partie de la dette, l’homme d’affaires voit un coupable de la situation du Cavi’ : Spantale, le sponsor de cryptomonn­aie, appartenan­t à Amaury Leveaux.

« Quand on a signé avec Spantale, Amaury Leveaux nous a donné 10 millions de tokens. Cela valait 5 millions d’euros en décembre. Le 21 juin, on pouvait vendre pour deux millions. Mais Amaury a refusé la vente. Cela aurait effacé nos dettes ».

L’ancien nageur ne voulait pas déréguler le marché avec une vente si importante. Slassi ne compte pas en rester là et a assigné Spantale en justice mardi dernier. Une première audience devrait avoir lieu le 21 juillet. « On avait monté un super projet, et on se fait planter par un sponsor qui ne respecte pas son contrat.

Pour nous maintenir, il nous faudrait 800 000 euros. On ne sait pas où les trouver. Alors qu’avec ce sponsor, on aurait eu le plus gros budget de Proligue. Rien qu’en disant cela, j’ai les larmes aux yeux ». La décision devrait tomber avant décembre. Ce sera sûrement trop tard pour le Cavigal. « Le pire serait le dépôt de bilan avec un contrat de deux millions en cours. La justice va faire valoir nos droits j’en suis sur ». Devant une telle situation, Badr Slassi pourrait-il laisser le club à un repreneur miracle ? « Pour sauver Nice oui. Sachant qu’il hérite d’une décision de justice à plus de deux millions. Je suis prêt à me sacrifier pour le club ».

À bon entendeur…

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(Photos D. Meiffret et S. Botella) Les Niçois du sourire aux larmes.
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(Photo DR)

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