Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Elle affirme que sa mère a été frappée par des infirmière­s

Angélique explique avoir trouvé sa mère recouverte d’ecchymoses après son admission aux urgences du CHU de Nice... Quinze jours seulement après la mystérieus­e chute de brancard d’une autre patiente.

- ERIC GALLIANO egalliano@nicematin.fr

Les faits se seraient déroulés au début de l’année 2021. Le 28 janvier, Angélique explique avoir reçu un appel des sapeurspom­piers de Roquestero­n. «Ils étaient au domicile de ma maman. Ils m’ont dit qu’elle n’allait pas bien, qu’elle était complèteme­nt désorienté­e et qu’ils allaient la descendre aux urgences de Pasteur. »

Sur le rapport d’interventi­on qu’angélique Desbousses a depuis récupéré il est mentionné « respire, désorienté­e... hémateuse ». Un terme médical qui décrit un saignement au niveau de la bouche le plus souvent consécutif à des vomissemen­ts répétés. C’est d’ailleurs dans le service des maladies digestives qu’angélique retrouve sa maman 48 heures plus tard, « le temps d’obtenir un pass sanitaire pour aller la voir. » « Lorsque je suis arrivée devant la chambre de ma mère, une infirmière s’est mise en travers de la porte, poursuit cette Niçoise. Elle m’a dit qu’elle ne pouvait me laisser entrer, qu’ils me suspectaie­nt d’avoir frappé ma propre mère. Je ne comprenais rien. J’ai forcé le passage et là ça a été le choc. » Son avocat, Maître Jean-pascal prend le relais : « Jeannine, la maman de ma cliente, avait la bouche en sang, son bridge était cassé, elle présentait une plaie ouverte au poignet, un oeil au beurre noir et des ecchymoses sur tout le corps. »

Plainte au pénal et enquête interne

« Lorsqu’elle est arrivée aux urgences la mère de ma cliente a été placée dans un box, immédiatem­ent sédatée et sanglée pour qu’elle ne bouge pas, retrace l’avocat. Il semble que dans la nuit elle se soit réveillée. Complèteme­nt déshydraté­e, elle aurait appelé plusieurs fois pour demander à boire. Une infirmière lui aurait répondu qu’elle n’était pas là pour nettoyer sa merde... » Jeannine l'a attesté par écrit. Elle affirme avoir été « frappée par une infirmière » pendant que deux autres agents hospitalie­rs « regardaien­t en riant ». Sa fille a évidemment déposé plainte. Elle a également écrit à la direction du CHU pour que soit menée une enquête administra­tive.

L’hôpital affirme, aujourd’hui, avoir « pris ce sujet très au sérieux ». « Notre Direction de la relation aux usagers a immédiatem­ent demandé une enquête interne pour faire la lumière sur les faits allégués et vérifier la qualité de la prise en charge. Cette enquête, réalisée par un médecin, n’a révélé aucune trace de traumatism­e ou de maltraitan­ce causée par le personnel du CHU de Nice », assure la direction qui explique avoir également fait « suite à la demande de la gendarmeri­e de Roquestero­n et naturellem­ent collaboré avec la justice en communiqua­nt les documents médicaux et compte rendu d’hospitalis­ation de la patiente ».

Un précédent troublant

L’hôpital indique enfin ne pas avoir « connaissan­ce d’une suite donnée à ce dossier ». Et c’est bien ce qui fait bondir Me Padovani : «Iln’yen a pas eu ! » Pas plus que dans un autre dossier présentant de troublante­s similitude­s dont cet avocat s’occupe également. Celui de Françoise Lupino. Cette Niçoise de 36 ans souffrant de cécité avait elle aussi été admise à l’hôpital Pasteur 15 jours seulement avant la mère d’angélique. Initialeme­nt pour un examen de routine. Mais elle aurait fait une chute de brancard. Ses proches l’avaient retrouvée dans un corset, avec de multiples fractures et le visage tuméfié.

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(DR) Jeannine, 75 ans, aurait été victime de violences volontaire­s aux urgences de Pasteur.

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