Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Affaire Agasc : Segura définitivement blanchi
Le maire de Saint-laurent était poursuivi par l’épouse de l’ex-maire, Henri Revel, dans la même affaire pour laquelle il avait eu un non-lieu. Marjorie Rebeuh s’est désistée avant l’audience.
Joseph Segura devait comparaître devant le tribunal correctionnel de Grasse dans l’ (interminable) affaire de l’agasc, cette structure laurentine qui regroupe différentes activités sportives ou culturelles. C’était mardi aprèsmidi. Et... énième coup de théâtre, la plaignante, Marjorie Rebeuh, l’épouse de l’ancien maire de Saint-laurent-du-var, Henri Revel, s’est désistée juste avant l’audience. Cette procédure qui poursuit Segura depuis près de 7 ans est terminée. Le maire, élu en 2014, est donc blanchi. Et ce n’est pas une surprise pour son avocat, Maître Philippe Soussi : « C’est l’épilogue d’une procédure scandaleuse, imaginaire, montée de toutes pièces ». Montée par qui, pourquoi ? Pour comprendre, il faut revenir à la genèse de l’affaire.
Classement sans suite, mise en examen, non-lieu
Michel Ghetti, premier adjoint de Segura en 2014 devient son opposant quelque temps après les municipales. En octobre 2015, l’ex-adjoint assure que Joseph Segura a commis un faux témoignage afin de faciliter le licenciement de la femme d’henri Revel, battu aux élections. Jusqu’en 2014, Marjorie Rebeuh était directrice du club de tennis de Montaleigne affilié à l’agasc... Michel Ghetti porte plainte. Une plainte classée sans suite. Voilà pour le premier épisode de cette saga judiciaire laurentine.
Sauf que Michel Ghetti persiste et se porte partie civile. Cette fois, le maire de Saint-laurent est poursuivi pour « établissement d’une attestation ou d’un certificat inexact ». Coup dur pour celui qui n’a cessé de clamer son innocence. Mais, la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’aix comprend le dossier et décide de la nullité de sa mise en examen. Les juges d’instruction de Grasse prononcent alors un non-lieu en 2021.
Même dossier, mêmes faits
L’affaire – déjà longue – aurait pu s’arrêter là. Mais Marjorie Rebeuh, dans le même dossier et pour les mêmes faits, décide de rentrer dans la danse et cite directement Joseph Segura à comparaître devant le tribunal correctionnel. Surmotivée... jusqu’à mardi, jour de l’audience, où elle a jeté l’éponge. « Une capitulation en rase campagne, un échec total et absolu », lance Philippe Soussi. Normal, selon lui : « Je n’ai jamais cessé de dire, et j’ai eu raison, que cette affaire n’était qu’une minable manipulation politique, un minable règlement de comptes politique, une minable instrumentalisation de la justice. Au final toutes les étapes judiciaires nous auront donné raison ».
« Personne n’est à l’abri »
« La fin de ce dossier est une satisfaction », souffle de son côté Joseph Segura. Qui grince : « Mais il restera quand même que j’ai dû subir pendant des années sans broncher le temps long et compliqué d’une procédure injuste ». Le maire réélu en 2020 insiste : « Même lorsque l’on est présumé innocent, même quand on finit par être rétabli dans son honneur, on ne sort jamais indemne d’une telle procédure judiciaire ». « Je n’ai jamais cessé de dire que je n’avais rien fait », lâche-t-il encore. Et maître Soussi de conclure : « Personne n’est à l’abri d’un manipulateur qui se lève un matin et qui décide de nous faire la peau ».