Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Perpétuité pour l’auteur en fuite d’un féminicide à Toulon
Le déjeuner de Noël avait été sanglant, le 25 décembre 2017 à Toulon. Bruno Engler, 43 ans, malade de jalousie, avait poignardé à mort Dorothée Blondel, 41 ans, sa femme, la mère de leurs trois enfants. Il voulait lui faire avouer une liaison imaginaire… Il était de plus en plus agressif, violent, suspicieux. Elle, introvertie, discrète, n’osait pas le quitter. Témoins du drame : les trois enfants du couple. La cadette de la fratrie, âgée de 9 ans, avait fui par la fenêtre tandis que les deux adolescents de 14 et 15 ans, qui avaient tenté de protéger leur mère, avaient également été blessés à coups de couteau. Condamné en première instance à Draguignan à vingt-cinq ans de réclusion criminelle, l’accusé avait fait appel. Entretemps, il a été remis en liberté en raison d’un retard dans la programmation du second procès. Sa condamnation n’étant alors pas définitive, sa détention était devenue arbitraire.
Alors que son procès en appel était prévu cette semaine à Nice, il a préféré fuir la justice et ne s’est pas présenté, laissant son avocate dans un certain désarroi. Sa stratégie lui a coûté cher. La cour d’assises des Alpes-maritimes, présidée par Catherine Bonnici, a suivi les réquisitions de l’avocate générale Vinciane De Jongh, et a lui a infligé hier soir la réclusion criminelle à perpétuité. Un mandat d’arrêt a été lancé contre lui.
Condamnation définitive
Ancien militaire – il est resté quinze ans dans l’armée et a été blessé en Bosnie – Bruno Engler était dépendant à l’alcool et aux drogues. Libéré sous contrôle judiciaire, il pointait très régulièrement au commissariat, jusqu’à la semaine dernière. Il a envoyé un courrier pour justifier de son absence, estimant ne pas avoir bénéficié d’un procès équitable en première instance. Me Thierry Fradet, avocat des parties civiles, a estimé que « son comportement est une nouvelle fois d’une violence inouïe à l’égard de sa famille ». L’accusation a estimé dans son réquisitoire qu’il était difficile de trouver des circonstances atténuantes au meurtrier de Dorothée, puisqu’il n’est pas venu s’expliquer devant ses juges. La condamnation est définitive. Le seul recours de l’auteur de ce meurtre aggravé est un éventuel pourvoi en cassation.