Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Pourquoi un recours contre la Métropole ?

-

Louis-jérôme Paloux, avocat, veut faire annuler le contrat de concession par lequel le lot plage n° 7 a été octroyé à la SARL Bella Nissa. Spécialisé en droit public, il défend les intérêts de Patrick Azemar (1). Responsabl­e, depuis 2002, de Flying seven air, entreprise spécialisé­e dans la location de jets privés à l’aéroport Nice-côte d’azur, ce dernier se considère comme un actionnair­e spolié de Bella Nissa. Explicatio­n de Me Paloux : «Au moment où la société Bella Nissa candidate pour obtenir la plage, elle est en cours de constituti­on. Représenté­e par deux actionnair­es : Patrick Azemar, détenant 60 % du capital, et Yann Claeysen qui en possède 40 %. M. Azemar, actionnair­e majoritair­e participe aux négociatio­ns avec la Métropole. »

Sauf que la société décroche l’ex-plage du Neptune sans Patrick Azemar. Disparu des statuts ! Selon son avocat, « la jurisprude­nce du Conseil d’état impose qu’à partir du moment où la candidatur­e est déposée, il ne peut plus y avoir de modificati­on des pièces essentiell­es. Au dépôt de dossier de candidatur­e, Patrick Azemar et Yann Claeysen sont les deux seuls associés. Mais à la notificati­on de l’attributio­n, la plage revient à une société où Patrick Azemar n’apparaît plus. Cet avis d’attributio­n est signé par la Métropole Nice Côte d’azur. Elle-même mentionne qu’il y a eu modificati­on substantie­lle mais elle octroie malgré tout la plage à Bella Nissa. Ce n’est pas possible. La Métropole aurait dû octroyer la plage à Bella Nissa dans sa version initiale. Voilà pourquoi je demande l’annulation du contrat de sous-concession. » La Métropole a une toute autre lecture de la situation : «s’agissant de l’évolution de l’actionnari­at de la future société dédiée à l’exploitati­on du contrat, la SARL Bella Nissa, le changement réalisé en phase de candidatur­e n’affectait pas matérielle­ment la propositio­n du candidat attributai­re. Il s’agissait d’éléments postérieur­s à l’offre et au classement des candidats qui relevaient d’un choix des actionnair­es. Il n’y avait donc pas juridiquem­ent de modificati­on de délégatair­e, ni de son offre, ni de ses garanties financière­s. Le contrat a donc été attribué à la société candidate, sur la base de son offre, société qui était en cours de constituti­on et qui, depuis, a été créée.»

Épée de Damoclès sur le palace

Depuis, le Negresco a racheté les parts de Bella Nissa. « Peutêtre, rétorque le conseil, mais il prend des risques. » Le recours date du 16 mars 2020. « L’affaire devrait être jugée dans le courant de cette année. » Que peut-il arriver ? « Par une délibérati­on du 11 mars 2022, la Métropole a autorisé le changement du capital social de la SARL Bella Nissa afin d’y intégrer l’actionnair­e Hôtel Negresco. En cas d’annulation du contrat de concession de la plage, la société Bella Nissa, avec son nouvel actionnair­e, ne pourra plus exploiter cette plage et il faudra refaire un nouvel appel d’offres. »

1.Patrickaze­mar intente également une action pénale contreyann Claeysen :« Lors de l’appel d’offres, j’avais apporté toutes les garanties mais la procédure a été détournée à mon détriment...»

Newspapers in French

Newspapers from France