Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

« On voulait laisser quelque chose à nos enfants »

Questions à Stéphane Fazincani, ex-associé de Bella Nissa

-

Stéphane Fazincani, responsabl­e d’un complexe sportif municipal et professeur des écoles, est un des protagonis­te de l’aventure Bella Nissa. Alors qu’il a cédé, repris puis revendu ses parts en l’espace de quelques mois, son attitude est pointée du doigt, notamment par l’élu d’opposition Jeanchrist­ophe Picard.

« Agent de la Direction des sports de la Ville de Nice, Stéphane Fazincani, n’a, à aucun moment, eu à connaitre la procédure des DSP de plages conduite par la Métropole Nice Côte d’azur, clarifie NCA. Il a fait le choix de se retirer du capital de la société candidate à l’attributio­n du lot de plage n°7. C’est pourquoi il ne figure pas, lors de l’entrée en vigueur du contrat, dans l’actionnari­at de la société attributai­re.» Stéphane Fazincani s’explique.

Agent de la ville et fils de Gérald Fazincani, sur la liste de Christian Estrosi aux municipale­s de mars 2020 (1), est-ce compatible avec l’exploitati­on d’une plage ?

Oui, je suis agent de la ville, mais ce n’est pas interdit de postuler à un tel appel d’offres. Quant à mon père, à l’époque – l’appel d’offres a commencé fin 2018 –, il ne savait pas encore qu’il allait figurer sur la liste de Christian Estrosi.

Avec qui montez-vous le dossier de candidatur­e ?

On le monte avec Yann [Claeysen], sa compagne, Anica, et Patrick Azemar. On voulait prendre une plage pour la laisser à nos enfants. La plusvalue immobilièr­e, ce n’est pas vraiment ça.

Patrick Azemar a disparu des statuts ?

C’était, soit-disant, un investisse­ur qui, en fait, n’avait rien du tout. La Métropole a attribué le lot de plage à la SARL Bella Nissa en cours de constituti­on et dans laquelle, à cette époque, figuraient Yann Claeysen, Patrick Azemar et moi-même. Lorsque je me suis retiré, la société ne comptait plus que Yann et sa compagne.

Pourquoi vous retirer ?

Fin 2019, nous sommes reçus au service Environnem­ent et littoral pour nous dire qu’on a gagné le lot numéro 7. Sauf qu’on est proche des élections. Pour éviter tout amalgame, il valait mieux éviter que mon nom apparaisse. Je ne voulais pas que la plage soit perdue. J’avais mis tout mon argent. Je ne voulais pas non plus quitter la Ville de Nice. J’ai donc laissé mes parts (45 %) à Anica Bosse, la compagne de Yann. Celle-ci m’a fait une promesse de cession de parts quand je souhaitera­is les récupérer. Ce qui a été fait en présence d’un avocat et entériné par le Trésor public. C’est alors que Yann a fait un AVC.

Et vous n’avez donc pas récupéré vos parts?

Je n’ai pas souhaité les récupérer. Puis Yann ne pouvait plus continuer. La vente a été décidée. Le Negresco était acheteur mais, pour la vente, il fallait que je récupère mes parts pour que tout soit clair.

Comment avez-vous procédé ?

Le 28 janvier 2022, nous avons organisé une assemblée générale au cours de laquelle j’ai récupéré ma promesse de cession de parts, racheté mes parts et je suis de nouveau entré dans les statuts. Il fallait que ça passe en conseil métropolit­ain [celui du 11 mars]. Pour qu’il n’y ait pas d’amalgame, je me suis mis en disponibil­ité le 1er mars mais, quoi qu’il en soit, j’avais le droit, c’est juste des parts.

Vous avez fait l’objet d’une condamnati­on en septembre 2021 (2)...

Pour des faits qui se sont passés en 2015 et 2016. J’aidais à des tâches administra­tives à Florida beach. J’ai été rémunéré un temps et puis, plus rien. Un des responsabl­es m’a dit de faire des fausses factures correspond­ant aux salaires et aux heures que j’avais déclarés. Elles n’ont aucun rapport avec

M. Claeysen qui a seulement géré la plage Florida un mois. L’affaire est partie en liquidatio­n judiciaire, imputable à la famille qui détenait le lot de plage depuis 2012. J’ai reconnu les faits, remboursé 7 173 euros et payé mon amende de 2 000 euros. Je n’ai été reconnu coupable que de faux et usage de faux s’agissant des factures uniquement. Je n’ai pas fait appel.

Cette condamnati­on vous interdit de gérer durant cinq ans...

C’est vrai mais c’est une interdicti­on de gérer. On ne m’interdit pas d’avoir des parts dans une société.

1. Non élu.

2. L’élu d’opposition Jean-christophe Picard regrette que « les conseiller­s métropolit­ains n’étaient pas informés de la condamnati­on de Stéphane fazincani par le tribunal judiciaire»: le 23 septembre 2021, il a été reconnu coupable de faux et usage de faux en écriture dans le cadre de la gestion de la plage Florida. Il a notamment été condamné à douze mois de prison avec sursis et interdicti­on de gérer pendant cinq ans.

Newspapers in French

Newspapers from France