Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Le Gard frappé par un « méga-feu » hier soir
Poussé par un fort vent, il avait déjà parcouru 500 hectares en trois heures. La nuit s’annonçait longue pour les pompiers.
Les pompiers se préparaient hier soir à lutter toute la nuit contre un violent incendie dans le nord du Gard, à l’issue d’une journée marquée par de multiples départs de feu dans ce département ainsi que dans les Bouches-du-rhône, attisés par des « conditions météorologiques extrêmes ».
En début de soirée, c’est surtout un feu « en évolution très défavorable », « dans une végétation dense », vers le hameau reculé de Bordezac, dans le massif des Cévennes, au nord du Gard, qui inquiétait les secours. Alors qu’il avait démarré vers 17 heures, le feu avait déjà touché 400 à 500 hectares vers 20 heures.
Un village sauvé « in extremis »
« Ce feu est, comment dire, un méga-feu », a expliqué le commandant Tanguy Salgues, chargé de communication des pompiers du Gard. « C’est une situation extrêmement défavorable et très critique sur la zone, parce que le vent ne se calme pas, craignait ce responsable des pompiers. Ça va continuer cette nuit et plusieurs jours. » À 20 heures, les pompiers recommandaient aux habitants de Bessèges et Gagnières de « rester confinés dans leurs habitations » .Une trentaine d’habitants du hameau de Bordezac ont reçu l’ordre d’évacuer et ont été « mis en sécurité dans un restaurant » d’une commune voisine, a précisé Jean Rampon, le sous-préfet d’alès. «Une maison a brûlé et le village a été sauvé in extremis par les pompiers. »
Quelque 150 sapeurs-pompiers étaient déjà mobilisés hier soir, en attendant 350 renforts. D’importants moyens aériens ont aussi été mobilisés, avec six Canadair et deux Dash-8.
Bouches-du-rhône : 35 départs de feu
Un autre feu sévissait en outre hier soir dans le Gard, à Générac, au sud du département. Face à cet incendie qui a parcouru 150 hectares, 50 engins et 120 hommes qui étaient mobilisés.
Dans le département voisin des Bouches-du-rhône, les pompiers ont eu à traiter pas moins de 35 départs de feu dans la journée. Et notamment à Arles, vers midi, avec un feu parti de roseaux et de broussailles dans une zone commerciale. Poussé par un fort mistral, l’incendie s’était rapidement propagé pour finalement sauter la Nationale 113, axe stratégique assurant la jonction de l’a54 entre Nîmes et Marseille, et la couper dans les deux sens.
À 20 heures, le feu était fixé et la RN113 avait pu rouvrir. Les pompiers restaient cependant sur place « pour des noyages et la surveillance », mais ils ne craignaient plus de reprise de feu. Quatre maisons ont été brûlées, selon un premier bilan, et quatre autres endommagées.
En fin de journée, un autre incendie était « fini », selon les pompiers des Bouchesdu-rhône, à Martigues où un départ de feu dans le quartier de l’escaillon avait provoqué le confinement des habitants et l’évacuation temporaire des résidents d’une maison de retraite.