Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Pouvoir d’achat : ce que prévoit le gouvernement
Après des semaines d’attente, le gouvernement a dévoilé hier son projet de loi en faveur du pouvoir d’achat, afin de soutenir les ménages frappés par l’inflation.
Pressé par l’inflation, le gouvernement a complété son « arsenal de mesures » destinées à protéger le pouvoir d’achat des Français avec deux textes : un budget 2022 rectificatif et une loi. Un examen de passage pour sa majorité relative, face à des oppositions à l’offensive : les débats à l’assemblée s’annoncent houleux.
❑ Énergie
Le gouvernement a décidé de prolonger au moins jusqu’à fin septembre la remise carburant de 18 centimes (en métropole continentale), instaurée depuis le 1er avril. Elle sera ramenée à 12 centimes le 1er octobre puis à 6 centimes le 1er novembre avant de s’éteindre le 1er décembre. Pour la remplacer, une «indemnité carburant travailleurs » sera, sous condition de ressources, mise en place dès octobre pour les salariés qui utilisent leur voiture pour aller travailler, comprise entre 100 et 300 euros, en fonction du niveau de revenu et de la distance parcourue. Le bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l’électricité est prolongé jusqu’à la fin de l’année.
❑ Redevance supprimée
La suppression de la redevance audiovisuelle sera finalement effective dès l’automne prochain, avec un gain pour les ménages de 138 euros, soit un manque à gagner de 3,2 milliards d’euros que l’état promet de compenser auprès des diffuseurs publics.
❑ Retraites de base, prestations sociales
Les pensions de retraite et d’invalidité des régimes de base vont être revalorisées de 4 % à compter du 1er juillet. Cette hausse, cumulée à celle d’un peu plus de 1 % intervenue en janvier, se rapproche du niveau de l’inflation, qui a atteint 5,8 % en juin.
Les prestations familiales et minima sociaux, à savoir le revenu de solidarité active (RSA), l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) vont également être revalorisées de 4 %. Certaines de ces prestations sociales avaient déjà été augmentées de 1,8 % en avril.
❑ Étudiants
Pour les étudiants, les bourses sur critères sociaux seront revalorisées de 4 % et le ticket de restaurant universitaire à 1 euro prolongé durant toute l’année 20222023. Une aide exceptionnelle de rentrée de 100 euros sera versée aux boursiers et aux étudiants bénéficiaires des APL.
❑ Chèque alimentaire
Un chèque alimentaire de 100 euros – plus 50 euros par enfant à charge – sera versé à près de huit millions de foyers. En 2020, pendant la crise de la Covid-19, une prime analogue de 150 euros par adulte et 100 euros par enfant avait concerné un peu plus de quatre millions de foyers.
❑ Fonctionnaires
Les 5,7 millions d’agents publics ont obtenu une augmentation générale, applicable au 1er juillet, de 3,5 % de la valeur du point d’indice qui sert de base à leur rémunération. Des mesures complémentaires ont aussi été annoncées, comme la hausse de 7 % de la participation de l’état au financement de la restauration collective.
❑ Prime Macron
Le plafond de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat défiscalisée et désocialisée, dite prime Macron, sera triplé. Les entreprises pourront donc verser jusqu’à 3 000 euros à leurs salariés et même jusqu’à 6 000 euros pour celles ayant mis en place un dispositif d’intéressement ou de participation. Le niveau moyen versé par salarié n’était en 2021 que de 506 euros, contre 1 000 euros autorisés, selon le ministère des Comptes publics.
❑ Indépendants
Une baisse des cotisations des travailleurs indépendants est prévue. Cette mesure, qui vise à plus d’équité entre les cotisations des salariés et des indépendants, doit permettre à ces derniers de gagner 550 euros par an au niveau du smic.
❑ Loyers
L’indice de référence des loyers va augmenter de 3,5 % en juillet puis rester bloqué à ce niveau pendant un an, une mesure présentée par le gouvernement comme un compromis entre les intérêts des locataires et des propriétaires. Les aides personnalisées au logement (APL) seront également revalorisées de 3,5 %.
La motion de censure de l’alliance de gauche Nupes contre le gouvernement sera débattue et soumise au vote lundi à partir de 16 h à l’assemblée nationale. Son adoption est très peu probable, le RN et LR ne la soutenant pas.