Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Boris Johnson se résout à quitter le pouvoir
Usé par les scandales, affaibli par une série de défections sans précédent dans son gouvernement, le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé hier sa démission.
Exit, Boris Johnson ? Presque... En annonçant sa démission en tant que chef du parti conservateur lors d’une allocution devant Downing Street – se disant « triste » de quitter «le meilleur travail au monde » –, il a aussi affirmé qu’il resterait Premier ministre jusqu’à ce que son successeur soit désigné.
L’idée de cet intérim, qui pourrait durer jusqu’en octobre, a été immédiatement dénoncée par l’opposition et certains poids lourds conservateurs.
Après 2 ans et 349 jours tumultueux au pouvoir, marqués par le Brexit dont il était le héros, la pandémie, l’invasion russe en Ukraine, une inflation record et une montée des conflits sociaux, Boris Johnson, 58 ans, a été poussé vers la sortie par son propre camp, lassé par les scandales à répétition et ses mensonges.
D’une popularité jadis inoxydable, « Bojo » avait sombré dans les enquêtes d’opinion après une série de scandales, dont le « partygate », ces fêtes illégales organisées à Downing Street durant le confinement anti-covid. L’ancien maire de Londres avait varié dans ses explications, provoquant frustration puis colère des élus conservateurs. La police avait conclu qu’il avait enfreint la loi, mais il avait refusé de démissionner.
Scandales sexuels
À cela s’ajoute une série embarrassante de scandales sexuels chez les conservateurs, avec notamment un député soupçonné de viol arrêté puis libéré sous caution mi-mai et un ancien parlementaire condamné en mai à 18 mois de prison pour l’agression sexuelle d’un adolescent.
Le 5 juillet, Boris Johnson s’excuse et reconnaît une «erreur » en ayant nommé en février dans son gouvernement Chris Pincher, chargé de la discipline parlementaire des députés conservateurs, alors qu’il avait été mis au courant d’accusations à caractère sexuel le visant. Trop tard... « Il était temps ! Sérieusement, avait-on déjà vu quelqu’un de si arrogant, ignorant, délirant », a estimé Helen Dewdney, 53 ans, employée à Londres.