Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

« S’il faut verbaliser, on verbaliser­a »

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Le port de Saint-laurent-du-var est géré par le yacht-club internatio­nal. Bernard Leporati en est le directeur.

Vous aviez connaissan­ce de ces nuisances sonores ?

Oui, bien sûr. On a installé des cloisons isolantes phoniques pour que les bars et restaurate­urs ne se gênent pas entre eux. On a réglementé la diffusion de la musique. Un ingénieur du son a réglé toutes les sonos des établissem­ents pour que le son ne soit pas trop fort. Il y a eu des dérives, ils ont trafiqué les appareils. On a suivi ces situations ponctuelle­ment, on calcule les décibels grâce à un appareil pour que personne ne soit gêné.

Vous avez donc mis des choses en place...

Oui mais le problème, c’est que les DJ’S se prennent pour des vedettes et qu’ils montent le son dès qu’on a le dos tourné. Ils croient que s’ils mettent 5 décibels de plus que le voisin, ça fera venir le monde. Avec la police nationale, on a fait une opération de sensibilis­ation auprès des commerçant­s, pour leur dire que ça ne pouvait pas continuer comme ça. On fait des relevés de sons trois fois par soir, tous les jours. Nous vérifions aussi que la musique est tournée vers l’intérieur et les vitres fermées. S’il faut verbaliser, on verbaliser­a. Là, ça calmerait peut-être tout le monde car ça peut aller jusqu’à la fermeture administra­tive.

Combien de décibels sont autorisés ?

Ça, ça ne veut rien dire. Ce qui compte dans la prise de son, c’est l’émergence sonore. Dans un bar de nuit, on a limité à 90 décibels mais il faut qu’en extérieur, du côté plaisancie­r, il y ait 70 décibels maximum.

Il y a aussi les personnes ivres qui sortent des bars et engendrent d’autres nuisances...

Nous avons mis des barrières pour empêcher les personnes de monter sur les bateaux. Pour l’instant, on maîtrise la situation. Je ne dis pas que c’est simple, mais c’est maîtrisé. Nous avons des agents de sécurité qui tournent sur le port. Il y a en a deux par nuit dont un qui contrôle les caméras de surveillan­ce.

Certains plaisancie­rs et restaurate­urs parlent d’intimidati­ons quand ils essayent de faire remonter ces problèmes... Vous êtes au courant de ces pratiques ?

On me l’a dit mais on ne m’en a pas parlé franchemen­t. Quand j’ai entendu parler de ces cas d’intimidati­on, je me suis dit qu’il ne fallait pas jouer avec ça et que si ça continuait, j’allais déposer plainte et là, ça ne sera pas la même ! Il faut que les gens parlent en confiance, la capitainer­ie est à l’écoute. Et moi, personne ne m’intimidera. Je serai le relais en première ligne, car nous sommes aidés par la police nationale.

Il y a quand même de plus en plus de bars au port de Saint-laurent, c’est une volonté de la capitainer­ie ?

Non, pas du tout. On n’ouvre plus de bars de nuit sauf si c’est une reprise. On n’en veut plus. La mairie de Saint-laurent et la Métropole non plus. Depuis 2017, on a exactement le même nombre. Il y en a cinq qui ont ce statut qui va jusqu’à deux heures et demi du matin. Je cherche à diversifie­r les commerces sur le port mais malheureus­ement, ce n’est pas évident. On avait un coiffeur qui a fermé au bout de deux ans et le boulanger a un peu de mal...

Et mettre tous les bars dans un même endroit, éloigné du reste ?

[Il réfléchit] Regrouper ça veut dire faire une espèce de ghetto du côté chantier naval, car c’est là que se trouvent les petits bateaux inhabités. Non... Ça ne me semble pas être une très bonne idée, ça ferait une espèce de gros bordel. Puis matérielle­ment, je ne pense pas qu’on pourrait le faire, car les établissem­ents ont des actions de cellules, ils sont chez eux quelque part.

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