Notre avis

Adapté d’un essai de Pauline Guéna, le film La Nuit du 12 marque le retour sur le devant de la scène de Dominik Moll, cinéaste qui s’était révélé en 2000 avec Harry un ami qui vous veut du bien avant de signer des oeuvres souvent intéressantes mais moins marquantes. Ici, rien, absolument rien, n’est superflu et l’écriture est un modèle du genre. Toujours accompagné du scénariste marseillais Gilles Marchand, à qui l’on doit la série documentaire autour du petit Gregory sur Netflix, le cinéaste nous plonge au coeur d’une affaire non résolue (comme celle touchant la famille Villemin, donc) de la PJ autour du meurtre d’une jeune fille de 20 ans, brûlée vive un soir à Saint-jean-de-maurienne alors qu’elle rentrait à pied chez elle, à la suite d’une soirée entre amies. Pas une histoire vraie à proprement parler mais inspirée de plusieurs faits réels. Plutôt que d’imposer aux spectateurs un faux suspense, La Nuit du 12 annonce dès le générique que cette enquête fait partie des 20 % des homicides non élucidés chaque année. Dès lors, on s’en doute, l’intérêt se situe ailleurs. Peu à peu, à travers les différents interrogatoires, le film, à l’instar de La Fille au bracelet, brosse le portrait d’une jeunesse actuelle accro aux rencontres et au polyamour. Tout en dépeignant les relations hommes/femmes, le résultat frappe également par sa capacité à démontrer que n’importe quel homme qui a croisé la route de Clara peut être le coupable. Qu’il s’agisse d’une histoire de jalousie, d’un supposé comportement violent, d’un attachement trop fort… Les témoignages recueillis par l’équipe fraîchement dirigée par Yohan (incarné par l’excellent Bastien Bouillon), lequel s’efforce de garder son calme pendant que son partenaire Marceau (impressionnant Bouli Lanners) est à fleur de peau, sont sans appel. En découle un polar froid et implacable, abouti dans la moindre de ses intentions. > De Dominik Moll

Avec bastien Bouillon, Bouli Lanners, Théo Cholbi.

Durée : 1 h 54

Genre : policier

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Navet Médiocre