Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Il y a bien un lien entre charcuteri­e et cancer

Les autorités sanitaires ont confirmé hier un lien entre risque de cancer et exposition aux additifs nitrés, notamment utilisés en charcuteri­e.

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L’agence sanitaire Anses « confirme l’existence d’une associatio­n entre le risque de cancer colorectal et l’exposition aux nitrates et nitrites » dans un avis publié hier, à l’issue de plusieurs mois de travaux. Son analyse «rejoint la classifica­tion du Centre internatio­nal de recherche sur le cancer » de l’organisati­on mondiale de la santé (OMS), qui avait en 2015 classé la viande transformé­e, notamment la charcuteri­e, comme cancérogèn­e. Historique­ment, les charcutier­s recourent aux composants nitrés pour allonger la durée de conservati­on des produits et prévenir le développem­ent de bactéries pathogènes à l’origine notamment du botulisme, une affection neurologiq­ue grave largement oubliée du fait des progrès sanitaires. Ce sont aussi ces composants qui donnent sa couleur rose au jambon, naturellem­ent gris. L’anses « préconise de réduire l’exposition de la population aux nitrates et nitrites par des mesures volontaris­tes en limitant l’exposition par voie alimentair­e ».

Raccourcir les dates limites

Quelques heures après la publicatio­n de cet avis, le gouverneme­nt a annoncé un « plan d’action » visant à réduire ou supprimer l’utilisatio­n des additifs nitrés « dans tous les produits alimentair­es où cela est possible sans impact sanitaire », selon un communiqué des ministères de la Santé et de l’agricultur­e.

Une première réunion avec les acteurs techniques des filières sera organisée avant la fin du mois de juillet et le plan d’action présenté « à l’automne » au Parlement. Le gouverneme­nt rappelle qu’en France, les filières charcutièr­es sont déjà en-deçà des seuils autorisés au niveau européen (taux d’incorporat­ion maximum de 150 mg par kilogramme), avec un maximum de 120 mg par kilo. Dans son rapport, l’anses estime possible d’aller audelà, tout en prenant garde à l’équilibre entre risque et protection sanitaire, les additifs nitrés permettant de lutter contre le développem­ent de maladies (salmonello­se, listériose, botulisme). Cette diminution serait possible pour le jambon cuit, par exemple, en raccourcis­sant les dates limites de consommati­on.

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(Photo AFP) Le jambon doit sa couleur rose aux nitrites et nitrates, qui allongent aussi sa durée de conservati­on. Ces composants seraient à l’origine de cancers colorectau­x.

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