Le road book de Mikael Cherel

« Je préfère la chaleur »

« Première grosse chaleur sur le Tour. Jusqu’à présent, il faisait bon. On n’avait pas eu l’impression d’étouffer comme aujourd’hui (lire hier, ndlr). On va encore prendre des degrés dans les prochains jours et jusqu’à Carcassonne, dimanche. Ce n’est pas une grande inquiétude pour moi car, malgré mes origines normandes, je me suis très bien adapté au climat azuréen. Je préfère désormais la chaleur au froid et à la pluie. Cela me motive car je sens que certains sont handicapés par les fortes chaleurs. Je retourne le problème, ça peut devenir une force pour moi. La clé quand il fait aussi chaud, c’est l’hydratation. On peut boire jusqu’à 1,5 litre d’eau, parfois mélangé à des minéraux, par heure. Le staff nous prépare également des poches de glace qu’on glisse au niveau de la nuque. On met ça dans des bas féminins, ça refroidit petit à petit. Aujourd’hui, j’ai crevé au kilomètre 40. On descendait à plus de 80 km/h vers Thonon-les-bains. C’est à ce moment que j’ai compris que mes chances d’être dans l’échappée s’étaient envolées. J’ai mis une petite quinzaine de kilomètres à revenir. J’avais déjà lâché pas mal de cartouches, hélas. On savait que c’était une étape taillée pour une échappée. On voulait glisser un coureur comme dimanche, dommage... Viennent les deux étapes les plus difficiles de ce Tour, avec l’arrivée au sommet du Granon. J’ai reconnu cette montée il y a quelques années avec Romain (Bardet). J’ai le souvenir d’une pente très raide, sur une petite route, magnifique, qui mène à des chalets d’alpage. On aura de très belles images. Avant ça, il y a aura le mythique Galibier qu’on gravira dans les deux sens. C’est l’un des plus hauts sommets qu’on peut grimper, 2600 mètres d’altitude, ça accroît la difficulté car là-haut, on peut manquer d’oxygène. Les Colombiens en font une force car ils sont très à l’aise à cette altitude. On va avoir de belles batailles, Pogacar risque d’être attaqué. »

* Le Roquefortois nous racontera sa journée tous les jours pendant le Tour.

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