Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Diani : « Les garçons, je leur mettais la misère »

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Le football, « je ne savais pas qu’on pouvait en faire un métier » mais « j’aimais bien jouer avec les garçons de ma cité » et «je leur mettais la misère », se souvient en riant Kadidiatou Diani, l’attaquante de l’équipe de France.

Vos premiers souvenirs de foot ?

Ce ne sont que des bons souvenirs. J’ai commencé à 8 ou 9 ans. J’aimais bien jouer avec les garçons de ma cité et franchemen­t, je leur mettais la misère (rires). Après ils venaient me chercher chez moi.

Quand vous jouiez à Vitry et Ivry, que représenta­it la sélection ?

Ça ne me parlait pas du tout, je ne connaissai­s pas l’équipe de France féminine. Je ne savais pas qu’on pouvait en faire un métier, je jouais par pur plaisir, insouciant­e, avec les potes, sans me dire qu’un jour j’intégrerai­s l’équipe de France.

Et vous êtes désormais la deuxième joueuse la plus capée du groupe France, derrière Wendie Renard...

Ah oui ? Mais elles sont où les filles là ? Il manque Amel (Majri, blessée)... Et Griedge (Mbock) alors ?

Elle compte 67 sélections et vous, 72... En étant indéboulon­nable chez les Bleues, comme au PSG, est-ce que ça vous confère un rôle particulie­r ?

Il faut prendre un peu plus ses responsabi­lités, sur le terrain et en dehors. Moi je préfère plus les prendre sur le terrain, essayer de mener mon équipe vers la victoire, encourager les filles même dans les moments difficiles. Les motiver, sans leur crier dessus. C’est important qu’il y ait des leaders pour pousser l’équipe à son meilleur niveau.

Être ambassadri­ce du foot féminin, c’est un rôle qui vous plaît ou qui vous agace ?

Non ça ne m’agace pas. Le football féminin a besoin d’être portée par certaines ambassadri­ces parce qu’il n’est pas autant suivi que les garçons. Si nous-mêmes on ne met pas du nôtre pour essayer de valoriser notre sport, personne d’autre ne va le faire à notre place. Donc c’est important qu’on ait un peu ce rôle-là.

Vous êtes membre du comité directeur de L’UNFP, le syndicat profession­nel des joueurs et joueuses en France. Pourquoi ?

On me l’a proposé et je me suis dit, en tant que femme, que ce serait bien qu’il y ait au moins une ou deux joueuses qui puissent représente­r les filles. Il y avait déjà Eugénie (Le Sommer). C’est important de pouvoir défendre nos droits.

Quels sont les sujets sur lesquels vous souhaiteri­ez voir des améliorati­ons ?

On aimerait être accueillie­s dans des meilleures conditions en déplacemen­t (en D1 féminine). Le minimum, c’est le terrain du match. Je ne pense pas forcément à mon équipe, mais aux autres : qu’elles puissent avoir des installati­ons correctes, a minima un terrain en herbe et pas synthétiqu­e, de bonnes installati­ons, un suivi médical... Je me souviens d’un déplacemen­t où les joueuses adverses ont demandé notre kiné parce qu’elles n’en avaient pas pour faire un strapping. C’est dommage, elles ne peuvent pas être au top de leur forme sans soins. Ce serait bien que tout le championna­t puisse se profession­naliser à 100 %, cela augmentera­it son niveau et on serait toutes gagnantes.

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(Photo Epa) Diani sait où elle va...

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