Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
« On n’est jamais à l’abri du bruit »
Fondé il y a 40 ans, le Centre d’information sur le bruit assume des missions allant de la sensibilisation du public à la transmission des bonnes pratiques en passant par le développement des connaissances à ce sujet. Membre de cette entité en tant que responsable média, Justine Monnereau évoque la place du bruit dans nos vies.
Il y a un avant et un après Covid pour le bruit ?
La perception du bruit a changé. D’après notre étude, 60 % des personnes les moins sensibles à leur environnement sonore avant le confinement le sont devenues après.
Au final, le calme ne nous a pas fait du bien ?
Cela nous a fait du bien sur le moment, mais le retour à la normale a été vécu comme une sorte d’agression. Il faut aussi préciser que la question du bruit est différente selon chaque personne. Pour certains, la pluie qui tombe sur une fenêtre sera relaxant, pour d’autres ce sera insupportable.
Il y a une saisonnalité dans le bruit ?
Absolument, les plaintes pour les bruits des moteurs de piscine, les enfants qui jouent dehors, les clims, les activités liées au tourisme sont les plus nombreuses. Récemment, on a reçu des plaintes pour des sunset-boat : ce sont des bateaux qui proposent un apéro à bord avec musique. Sauf que cela commence à gêner les riverains…
Techniquement, on produit tous du bruit, non ?
On est tous acteurs et récepteurs du bruit. C’est pour cela que nous menons des actions de sensibilisation auprès des enfants. Pour les adultes, il est nécessaire de s’assurer qu’on est toujours dans le respect de la loi.
Votre conseil ?
Ouvrir le dialogue. Lorsqu’il est question de voisinage, c’est indispensable. Bien souvent, les solutions techniques règlent les problèmes.
Et réduisent les risques aussi... Les risques sont auditifs, oui. Mais cela peut aller au-delà avec des troubles de la santé mentale, de la dépression, du stress chronique, jusqu’aux maladies cardio-vasculaires.