Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
« La vie l’emporte toujours sur la mort »
« Ne comptons pas les jours. Il ne sert à rien de compter les jours, les mois ou les années qui nous séparent du 14 juillet 2016. Ce chiffre-là ne nous console pas, ne nous apaise pas, ne nous fait rien oublier. Regardons plutôt vers la mer, vers le ciel, comme la figure de ce monument si beau et si émouvant nous encourage à le faire », a lâché Christian Estrosi face aux familles de victimes. Ces familles qu’il connaît si bien, depuis six ans.
Dos à l’ange de la baie, qui restera pour l’éternité le témoignage de la souffrance de Nice, des hommes, une souffrance universelle, le maire a souri : « Il y a dans cette oeuvre un esprit de sérénité, qui ne cache en rien la douleur et qui pourtant nous élève à une conviction, c’est que la vie l’emporte toujours sur la mort. » « Au moment où avec cette oeuvre nous franchissons cette étape majeure de notre résilience, je vous prie, Monsieur le garde des Sceaux, de transmettre au chef de l’état toute notre gratitude... Il n’a cessé de prendre sa part à notre douleur et à notre espoir, pour cela, notre reconnaissance lui est acquise », a encore affirmé Christian
Estrosi, avant de laisser la parole à Éric Dupond-moretti.
Le garde des Sceaux était tout près de la promenade des anglais, ce terrible soir-là. « Tapi dans l’ombre de la nuit à peine tombante, un fanatique nourri d'une idéologie mortifère a décidé de tuer », a entamé le ministre de la Justice. Sa présence à la cérémonie, un symbole à moins de deux mois de l’ouverture du procès. « Soudain, les rires insouciants des enfants ont cédé la place aux cris de terreur et d’effroi », a poursuivi Eric Dupond-moretti.
«Un long chemin...»
Nice touchée en plein coeur, la France touchée en plein coeur par la barbarie et le ministre d’emmanuel Macron d’assurer : « Cette histoire c’est votre histoire à vous, Niçois, je pourrais dire à nous Niçois. Cette histoire, c’est également l’histoire de tout un peuple. Et chaque Français d’où qu’il vienne la porte avec vous ».
Puis, le garde des Sceaux a évoqué l’accompagnement des victimes, «un long chemin éprouvant et douloureux ». Et, enfin, le procès qui arrive. « Cette année sera une année particulière, chacun a à l’esprit ce procès qui va s’ouvrir. Huit accusés devront s’expliquer sur ces faits barbares inimaginables. C’est une nouvelle étape, essentielle. La justice doit faire son oeuvre. Elle le doit pour vous victimes et familles de victimes. Et pour nous. Pour écouter, comprendre, juger, tenter d’apaiser et de reconstruire. Elle le doit aussi pour tous les Français », a-t-il conclu.