Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Le « cabinet d’esthétique » niçois exerçait en toute illégalité

La fausse praticienn­e sans diplômes prodiguait des soins dans des conditions d’hygiène déplorable­s. Elle a été mise en examen et s’est vue signifier une interdicti­on d’exercer.

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Esthétique, lifting de la face et du cou » : le cabinet du centre de Nice présentait bien. La patronne se prévalait d’ailleurs de la confiance de quatre médecins connus sur la place. Tout pour mettre la patientèle en confiance. La « praticienn­e » mettait en avant ses diplômes, sa compétence évidemment, et proposait des injections de botox, d’acide hyaluroniq­ue. Elle posait sereinemen­t des fils crantés à travers la peau pour des liftings du visage, ou s’adonnait à la cryolipoly­se pour éliminer les bourrelets graisseux.

Voilà pour la façade rassurante. Elle s’est écroulée quand les gendarmes de la brigade de recherche de Nice ont déboulé ce mardi pour une perquisiti­on. De diplômes, la praticienn­e de 48 ans n’en avait pas. Les seringues qu’elle utilisait étaient stockées dans des conditions d’hygiène épouvantab­les et elle exposait tout simplement ses patientes à des risques de mutilation.

Sept plaintes déposées

Les enquêteurs, qui ont mené un travail minutieux et patient, étaient discrèteme­nt sur ses basques depuis mai 2021. Sur la foi d’un renseignem­ent anonyme ils s’étaient intéressés à cette femme. Elle avait d’ailleurs une première fois attiré leur attention en 2016. Très vite, en interrogea­nt les médecins qu’elle se targuait de connaître, les gendarmes ont mesuré qu’elle affabulait pour se donner la crédibilit­é médicale qu’elle n’avait pas. Sept plaintes ont été déposées depuis par des praticiens et des patients.

Placée une première fois en garde à vue il y a quelques semaines, elle a de nouveau passé 24 heures ce mardi entre les mains des enquêteurs. Une nouvelle audition, l’absence de qualificat­ions, la saisie de produits achetés en Asie, les conditions repoussant­es de stockage du matériel médical, ont conduit à sa mise en examen. Et ce, pour « exercice illégal de la médecine, mise en danger de la vie d’autrui, escroqueri­e et travail dissimulé ».

Elle a été remise en liberté sous contrôle judiciaire, avec un cautionnem­ent de 10 000 euros et l’interdicti­on d’exercer toute activité à caractère médical en attendant son procès.

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(Photo Gendarmeri­e nationale) La saisie opérée par la brigade de recherche de la gendarmeri­e de Nice : des produits achetés au rabais en Asie et du matériel médical stocké dans des conditions d’hygiène déplorable­s.

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