Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
« Fiasco » ou « réussite » : la gare du Sud fait débat
Les élus d’opposition n’ont pas soutenu la reprise de la halle gourmande par IT France. Pour eux, le problème est essentiellement structurel. Changer le gestionnaire ne résoudra rien.
Fiasco » pour les opposants écologistes et d’extrême droite. « Réussite absolue » pour le maire. Il a été question de la gare du Sud, lors du dernier conseil municipal. Et de l’agrément accordé par la Ville, au repreneur du bail emphytéotique de la halle, IT (Italian trattoria) France et le groupe Iera. L’entreprise « est déjà propriétaire de 54 restaurants », souligne la délibération. Et Christian Estrosi compte bien sur l’expertise du groupe
« qui s’engage à faire des investissements considérables » pour
« donner à la gare du Sud l’attractivité qu’elle mérite d’ici la fin de l’année ».
« Nous avons sauvé un patrimoine »
Sans sourciller face aux attaques de ses opposants, le maire l’assure « le fiasco, ce sont tous mes prédécesseurs qui ont laissé partir en ruine la gare du Sud. Nous, nous avons sauvé un patrimoine et fait de ce quartier un quartier en pleine prospérité. C’est 5 % d’échec pour 95 % de réussite. »
« C’est un fiasco depuis le début », commence Juliette Chesnel-le Roux. L’écologiste revient sur «un concept inadapté, un promoteur trop gourmand et des prix trop élevés. Avec le projet Méditerraneo, vous avez dévoilé ce que vous appelez une “solution” à la crise. Malheureusement, il y a fort à parier que vous n’endiguerez pas les problèmes structurels de la gare du Sud. Vous proposez simplement de renouveler un système qui ne marche pas. » Pour son groupe d’opposition, qui avait dévoilé son contre-projet mi-juin, « il aurait fallu rompre le contrat avec le précédent bailleur afin que la mairie reprenne le contrôle de la gare du Sud. » « Montrez-moi comment vous faites, s’est agacé Christian Estrosi. Il faudrait débourser 11,5 millions d’euros. Là, ça rapporte 200 000 euros par an à la Ville. »
Les derniers profesionnels sur place sans solution
Tout aussi sévère, le groupe Retrouver
Nice, de l’ex-rn Philippe Vardon, parle aussi d’un « fiasco ».
Celui d’urban renaissance. Mais le maire en est responsable selon Thierry Venem. Même si le conseiller municipal parle d’un « projet de reprise à la fois enthousiasmant et détaillé [qui] donne envie d’y croire », il certifie que « les derniers professionnels sur le site »
trouvent que « la délibération proposée n’apporte pas de solution claire à [leur] situation ».
Le changement de gestionnaire et son projet tourné autour de la gastronomie méditerranéenne suffiront-ils à faire de la gare du Sud le succès espéré depuis trois ans ? Les écologistes n’y croient pas du tout et s’opposent (sauf Hélène Granouillac qui s’abstient) à l’agrément D’IT France et Iera. Le groupe Retrouver Nice s’est aussi abstenu.