Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Un jeu de cartes pour sensibilis­er les étudiants

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« Violences sexuelles et sexistes : agir et en finir. » L’intitulé n’évoque pas un jeu de société, mais c’est bien sous cette forme que l’edhec a choisi d’aborder cet enjeu de société majeur. Depuis la rentrée 2021/2022, de Lille à Nice, les étudiants de l’école supérieure de commerce évoquent ces violences autour d’un jeu de cartes. Un outil pédagogiqu­e innovant destiné à « informer et sensibilis­er les étudiants en trois heures », explique Hager Jemel-fornetty, directrice de la chaire diversité et inclusion. Au menu, trois types de cartes. Les jaunes mentionnen­t une définition juridique. Les roses décrivent une situation. Et les bleu clair livrent des statistiqu­es qui disent l’ampleur du phénomène. L’atelier se poursuit autour d’une « réflexion sur les bons réflexes à avoir ».

Pour Hager Jemel-fornetty, cette mise en situation permet aux étudiants «de se sentir armés pour aider » une victime. Ce jeu de cartes a été traduit en anglais, et il pourrait bien être adapté pour les entreprise­s : «Cet outil peut nous aider à endiguer ce phénomène » .Enparallèl­e, l’edhec forme ses responsabl­es associatif­s et propose des cellules d’écoute accessible­s 24 h sur 24.

L’université intervient

L’université Côte d’azur s’est saisie du sujet aussi. « Une obligation depuis 2018 pour tous les établissem­ents supérieurs d’enseigneme­nt et de recherche », rappelle Véronique Van De Bor, sa viceprésid­ente en charge de la politique sociale, de l’égalité et de la diversité. L’université a donc adopté un dispositif de prévention. Des personnels sont « formés à la qualificat­ion des faits et à l’accompagne­ment. »

Une cellule violences sexistes et sexuelles propose « écoute, conseil et soutient en toute confidenti­alité » ,y compris pour des événements organisés hors campus. La politique : « Zéro tolérance. » Outrage sexiste, exhibition­nisme, voyeurisme, harcèlemen­t sexuel, agression sexuelle voire viol : cette cellule recense « une moyenne de dix situations par an ». Les sanctions vont de l’avertissem­ent à l’exclusion définitive de tout établissem­ent supérieur. Des cas relevant du pénal ont été signalés au procureur de la République. Fin octobre, l’université ouvrira une plateforme de signalemen­t anonyme. Elle continuera à sensibilis­er dès lundi, avec la semaine de prévention des discrimina­tions. « Nous avons une grosse responsabi­lité, estime Véronique Van De Bor. Nous formons les citoyens et citoyennes. C’est important que nous soyons exemplaire­s. »

La CGT informe

La sensibilis­ation passe ensuite par le monde actif. En 2019, la CGT a mis en place une formation destinée à ses syndiqués et aux organismes de direction, « pour combattre les violences sexuelles et sexistes », explique Nathalie Battin, référente sur les droits des femmes à L’UD-CGT 06. Cette formation est organisée sur trois jours, au moins deux fois par an.

Elle apprend à décrypter les violences, à savoir qui alerter, à accompagne­r les victimes.

Certes, la CGT n’a pas attendu #Metoo pour s’emparer du sujet.

Mais ce mouvement l’a bien aidée, en permettant «que de nombreuses femmes parlent et que cette problémati­que soit prise en compte dans les entreprise­s ».

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(Photo Edhec) Les étudiants de l’edhec abordent ce sujet délicat autour d’un jeu de rôles.

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