Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Marlène Dietrich, actrice ou spectatrice ?
Marlène Dietrich, 40 ans, biographie à la Zola, admet avoir assisté, tétanisée, au meurtre de l’un de ses amants au en 2015. L’accusation, elle, pense qu’elle est la coauteure d’un assassinat.
Cheveux auburn, doudoune blanche, l’accusée paraît avoir froid dans le box de la cour d’assises des Alpes-maritimes qui paraît trop vaste pour sa frêle silhouette. Marlène Dietrich, 40 ans, mère de six enfants, est accusée d’avoir assassiné Thibault Fenu, 32 ans, l’un de ses amoureux, dans la nuit du 22 au 23 octobre 2015 au Cannet. L’homme, père d’un petit garçon, reste introuvable depuis 7 ans. Aux premières minutes de son procès, l’accusée se lève et balaie la salle du regard. Elle fixe les proches de la victime, assis sur le banc des parties civiles, tous vêtus d’un tee-shirt blanc avec la photo de Thibault.
L’accusée accuse
Emmanuelle De Rosa, la présidente, vient de résumer l’acte d’accusation et demande à Marlène Dietrich de réagir : « Je ne suis pas responsable de cette bagarre et de cette disparition. Je suis pressée de voir les témoins pour que justice soit faite, que LES coupables aillent en prison. Elle les désigne : Semaan Mansour, 18 ans, qui s’est suicidé peu après le crime et Laurence, la marraine du meurtrier présumé, qui aurait apporté une aide matérielle. Le mobile ? «La jalousie. Thibault était peutêtre trop protecteur avec moi. »
Le cadavre aurait ensuite été jeté dans le secteur de Mons, dans le Var... La famille de Thibault reste sidérée par l’aplomb de cette femme, qui n’a cessé de varier dans ses déclarations. « Votre relation avec M. Fenu était chaotique, avec des hauts et des bas », remarque la présidente. « Oui, c’est la vie en général, il y a des hauts et des bas. », rétorque l’accusée. Comme en écho à ces propos, Roger Nahon, l’enquêteur de personnalité, est invité à dérouler l’enfance cabossée de Marlène. Sa naissance non désirée entre un homme de 20 ans et une hôtesse de bar. Ce père rapidement fuyant. Cette mère frivole, inconséquente, sourde aux plaintes de sa fille abusée par l’un de ses trop beaux-pères. nombreux
Mère à 15 ans
Alors qu’elle a 13 ans, sa mère disparaît et l’abandonne à Sacha, 25 ans, son ancien compagnon qui jette son dévolu sur l’adolescente.
À 15 ans, elle accouche de son premier enfant. «Onappelle ça un viol aujourd’hui », remarque Me Bernard Ginez en défense. À 22 ans, déjà maman à trois reprises, elle trouve la force de fuir cet homme violent. Elle aura ensuite trois autres enfants de trois pères différents. « Elle a eu tout sauf une enfance heureuse », résume l’enquêteur de personnalité, qui insiste sur « une grande instabilité sentimentale », « une quête éperdue du bonheur » à travers de nombreuses conquêtes.
Me Ginez s’interroge : « Mais ce prénom et ce nom, tout de même, ça vous marque au fer rouge, non ? » L’enquêteur n’a pas de réponse au sujet de ce choix
« Quand elle est mise en difficulté, elle donne des récits un peu infantiles », souligne le psychologue. Pourquoi décrit-elle systématiquement ses anciens amants comme des hommes violents et dangereux ? Au point que Thibault Fenu s’est mué en chevalier, prêt à tout pour la sauver de ses anciens amants. Le docteur Marie-jeanne Lay-macagno, psychiatre, avance une explication : « C’est pour elle une revalorisation narcissique. Elle espère que le nouvel homme de sa vie s’apitoie pour la protéger encore plus. »
parental, énième fardeau de l’accusée, selon la défense. Marlène Dietrich, star de cinéma de l’entre-deux-guerres, incarnation en noir et blanc de la femme fatale, à l’affiche de La Soif du Mal, Témoin à charge, L’ange des maudits, L’entraîneuse fatale, Femme ou démon… Une filmographie encombrante
Nice
pour une homonyme à l’enfance brisée qui encourt la réclusion à perpétuité. « On ne mettrait pas la vie de l’accusée dans un film, personne ne croirait au scénario », observe Danny Borgogno, l’expert psychologue.
: un caillasseur présumé en détention
Un jeune homme interpellé mercredi dans le quartier des Moulins à Nice a été placé en détention provisoire jeudi soir, a confirmé le procureur de la République de Nice, Xavier Bonhomme, à Nice-matin. Il est suspecté d’avoir jeté des cailloux sur des policiers. Une patrouille de la compagnie départementale d’intervention avait tenté, lundi vers 18h30, d’interpeller un « charbonneur », un petit revendeur de drogue, place des Amaryllis.
C’est alors que des dizaines d’individus s’y étaient opposés, profitant d’un chantier à proximité pour lancer des pierres sur les policiers.
L’un des fonctionnaires, blessé au visage par une pierre (avec une plaie au front et à la lèvre), avait dû être pris en charge par les sapeurs-pompiers et conduit à l’hôpital. Le syndicat Unité SGP Police, par la voix de son secrétaire départemental, Laurent Martin de Frémont, dit se satisfaire de cette décision.