Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Directeur de la PJ sud démis de ses fonctions : colère à Nice
Ils sont plus habitués aux filatures, aux écoutes téléphoniques, et aux descentes à 6 heures du matin, qu’à manifester. Hier, les hommes et femmes de la police judiciaire de Nice ont pourtant clairement exprimé leur mécontentement devant la caserne Auvare à Nice. Ils étaient une quarantaine réunis vers 16 heures, soutenus par l’association nationale de la police judiciaire(1).
La manifestation à Marseille passe mal
Les limiers de la PJ niçoise entendaient, par ce mouvement, soutenir Eric Arella, directeur de la PJ Zone sud, débarqué le jour même par surprise. Un homme respecté, qui était en charge de la lutte contre les stupéfiants. Il supervisait les enquêtes sur le narcobanditisme sur toute la zone sud, de Perpignan à Nice, en passant par Marseille.
L’annonce de sa mutation est intervenue au lendemain d’une manifestation à Marseille contre la réforme de la Police judiciaire. Ce mouvement de protestation a vraisemblablement provoqué son départ précipité.
Devant l’évêché, l’hôtel de police de Marseille, près de 200 limiers de la PJ, dont certains venus de Toulon, avaient en effet réservé un accueil tout particulier au grand patron de la police nationale, Frédéric Veaux.
La vidéo de leur coup d’éclat est devenue virale sur le Web. On y voit Frédéric Veaux avancer au milieu d’une haie de policiers bras croisés, silencieux.
La réforme prévoit une refonte globale de la PJ. Elle envisage de placer tous les services de police – sécurité publique, renseignements, Police aux frontières (PAF), police judiciaire (PJ) – sous la houlette d’un directeur départemental.
Si la réforme était appliquée, le Directeur départemental de la police nationale (DDPN) serait placé sous la responsabilité du préfet alors qu’aujourd’hui, la Police judiciaire fonctionne de manière régionale. Ce que refusent les manifestants.
Dominique Abbenanti, jusqu’ici attaché de sécurité intérieure à Alger, va remplacer Eric Arella, lequel va rejoindre dès lundi l’inspection générale de la police nationale (IGPN). Dominique Abbenanti a notamment été sous-directeur de la police technique scientifique et avait dirigé la Police judiciaire de Nice durant trois ans, jusqu’en 2010. 1. Enquêteurs et juges d’instruction avaient créé L’ASNPJ en août pour protester contre la réforme en cours de la police judiciaire.