Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Elsa Zylberstei­n : « à son contact, je percevais toute son humanité »

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Comment expliquer que les combats de Simone Veil pour la légalisati­on de L’IVG et le droit des femmes soient toujours d’actualité ?

Parfois, il faut plusieurs génération­s avant que des choses, pourtant entérinées, ne changent réellement. Sur la question de l’avortement, en France, nous avons quand même de la chance mais lorsqu’on regarde ce qu’il se passe aux États-unis avec certains états qui font machine arrière voire dans d’autres pays comme l’espagne, la Pologne où certains articles parlent de cela, c’est affolant. Il s’agit de retirer tout d’un coup un droit fondamenta­l aux femmes… Simone Veil s’est battue pour la liberté des êtres, contre l’injustice, pour l’europe, l’immigratio­n… Effectivem­ent c’est flippant de se demander

“est-ce que les êtres, les hommes apprennent de leurs erreurs ?” Est-ce qu’on intègre certains droits fondamenta­ux ?

Vous êtes à l’initiative de ce film. Quel a été l’élément déclencheu­r ?

Je connaissai­s Simone Veil. Je lui avais remis un prix à Paris lors d’un grand dîner pour l’université hébraïque de Jérusalem. Nous avions entamé une discussion qui s’est poursuivie. On s’est revue à quelques reprises et à chaque fois je me disais, mais quel destin, quel exemple de résilience, de courage, de puissance, d’empathie, d’humanité ! Par la suite, j’ai découvert son autobiogra­phie, Une Vie. Dans tous les cas, que ce soit par son charisme, sa dignité ou son humilité, elle m’a toujours impression­née. C’est quelqu’un que j’ai eu envie de prendre dans mes bras. Il y a aussi la volonté de la percer à jour puisqu’on ressentait dans ses yeux beaucoup de fêlures. Le cinéma a la capacité de toucher aussi la nouvelle génération. C’est un médium plus facile d’accès que d’aller se plonger dans un livre d’histoire. C’est aussi une manière plus organique de connaître une personne. D’où mon envie.

Pour l’interpréte­r, vous avez gardé des choses que vous avez perçues en elle ?

Pour préparer le rôle, j’ai mis un an. Il a fallu prendre 9 kg puis rentrer dans sa parole, dans ses mots, dans sa voix, dans chaque respiratio­n, chaque battement de cils, chaque avalage de salive. J’ai longuement travaillé sur les discours et ses interviews en

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