Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Une ado agressée par son concubin à Grasse

- JEAN STIERLÉ

Lamia a 16 ans, Mehdi en a 28. Leur relation

(1) sentimenta­le n’a duré que trois mois. Elle a vécu un véritable enfer, sous l’emprise d’un homme plus âgé, voulant tout contrôler, ses moindres faits et gestes, au quotidien. Insatisfai­t des réponses à ses questions, il est capable d’être violent et la frappe. N’appréciant pas la nourriture qu’elle lui sert, il la répand sur le sol. Et ce pot de crème pour le visage à 10 euros, trop cher à son goût pour sa malheureus­e concubine. Il lui demande de le rendre pour se faire rembourser. Elle finit parfois par appeler au secours, à la fenêtre. Un cri de désespoir entendu plusieurs fois par les voisins lors de violentes disputes entre mai et juillet 2022. Ses blessures, elle les cache sous des vêtements amples. Elle les justifie en prétendant pratiquer la boxe lorsqu’elle arrive l’oeil tuméfié. À bout de forces, elle a perdu dix kilos, elle finit par s’enfuir en taxi chez ses parents. Ceux-ci ne s’étaient pas opposés à cette relation. « Cela nous rassure », avaient-ils même avoué, complèteme­nt absents et indifféren­ts.

Après un signalemen­t par l’intermédia­ire de Pôle emploi, l’interventi­on de la police municipale, puis un dépôt de plainte, Medhi Ayachi, un solide gaillard de 110 kg, était présenté devant le tribunal judiciaire de Grasse. Poursuivi pour violence sur conjoint ou concubin, en récidive, il déclare sans sourciller «je n’ai jamais voulu lui faire de mal ».

19 mentions au casier judiciaire

Avec 19 mentions à son casier judiciaire (violence, vol, recel) et plusieurs séjours en hôpital psychiatri­que, il avait essayé d’empêcher Lamia de fuir, un couteau à la main, menaçant de se suicider. Il laissera un message sur son répondeur jurant «que plus jamais je ne vais te toucher ».

Aveu de culpabilit­é évident pour le procureur de la République : « Il la traite comme un animal domestique, elle est sa chose, il contrôle tout ».

Elle requiert 3 ans de prison. À la défense Me Morgane Pape revient sur les violences où le prévenu « reconnaît des saisies par les bras. Il présente aussi un profil psychiatri­que qui a nécessité plusieurs internemen­ts sur demande du préfet ».

Medhi Ayachi sera condamné à 3 ans de prison (plus 5 mois d’un sursis probatoire en cours révoqué) avec maintien en détention.

1. Le prénom de la victime a été modifié.

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(Illustrati­on F. Bouton)

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