Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Ils ont joué à une dictée intergénér­ationnelle

Rachid Santaki, inventeur de « la dictée géante », a été invité par la Ville et des associatio­ns des Moulins, ce samedi après-midi. 270 inscrits de tous âges se sont prêtés au jeu.

- A. L. alouchez@nicematin.fr

Certes, les mots sont énoncés de manière solennelle : « Les petits… Les petits et grands. Se sont succédé. Se sont succé-dé. » Mais l’homme au micro l’assure : tout ceci n’est qu’un

«jeu».

La Ville, en collaborat­ion avec l’associatio­n Adam et une dizaine d’autres structures du quartier des Moulins, a organisé une dictée originale, ce samedi après-midi, au parc Phoenix, à Nice.

Ils ont invité Rachid Santaki, l’homme qui a réussi l’exploit de faire de cet exercice scolaire une activité économique, avec sa société La Dictée géante. « Depuis 2013, j’en organise pour faire du lien intergénér­ationnel et sensibilis­er à l’écriture », raconte l’entreprene­ur né à Saint-ouen (Seinesaint-denis).

Écoles, collèges, habitants… Les associatio­ns ont fait la promo de l’événement. Avec succès : les organisate­urs revendique­nt 270 inscrits, le seuil maximal. Ils ont même dû refuser du monde.

Pas de notes

« On voulait organiser ce moment festif et convivial, sourit Jessie Lepoivre, responsabl­e du pôle famille à Adam. Et on voulait désacralis­er la dictée : beaucoup m’ont demandé si c’était noté. »

Pas de notes, non. Mais différente­s catégories : enfants, collégiens, adultes, adultes apprenant ou ados en décrochage scolaire… Rachid Santaki a écrit un texte sur Joséphine Baker, dont une rue des Moulins porte le nom, avec un niveau de difficulté progressif. Les plus jeunes et les apprenants s’arrêtent après le premier paragraphe, et ainsi de suite. Pour chaque catégorie, celui qui a fait le moins d’erreurs l’emporte. Une tablette était en jeu par catégorie.

Se tester face à la « surprise »

Tous les enfants n’étaient pas là pour rigoler. « J’ai envie d’apprendre à écrire correcteme­nt, répond Chalima, 14 ans. Au collège, on nous donne le paragraphe à apprendre avant… » À côté, Imane veut connaître le niveau de son fils Shems, 7 ans : « Il a sauté une classe. En lecture, il a cent sur cent, mais je ne connais pas son niveau en orthograph­e. Là, c’est une dictée surprise, pas comme à l’école. »

Nostalgie et fierté

Mais il n’y avait pas que des enfants : certains adultes sont venus par nostalgie, comme Mahmmed, 76 ans : « J’aime écrire, j’aime lire et ma dernière dictée date d’au moins 50 ans. J’avais envie de retrouver cette ambiance de calme et d’écoute. »

D’autres sont venus par fierté. C’est le cas des élèves invités par l’associatio­n Apia, étudiants en Français langue étrangère (FLE).

« J’apprends le français depuis un an, raconte Antho, née au Congo.

Je suis là pour montrer mes capacités ! »

Fier du succès de l’opération, Rachid Santaki espère que l’événement aura une deuxième étape à Nice. Dans un autre quartier ?

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(Photo A. L.) Rachid Santaki avait préparé un texte sur Joséphine Baker.

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