Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Du rififi à la PJ
Hier, la contestation suscitée par la réforme de la police judiciaire ne retombait pas, au lendemain de l’éviction d’eric Arella, le patron de la zone Sud.
Alliance, l’un des principaux syndicats de police, et Unsa-police ont demandé hier au ministre de l’intérieur Gérald Darmanin une « décision d’apaisement » face à la contestation suscitée par la réforme de la police judiciaire et au lendemain de l’éviction du patron de la PJ de la zone Sud, Eric Arella.
« Cette réforme suscite le rejet : il faut donc stopper cette spirale qui risque de creuser un fossé inquiétant et déstructurant au sein de notre maison police », écrivent les deux syndicats dans un communiqué commun. Cette « réforme suscite trop de questions sans réponses, et son bien-fondé n’est pas établi », ajoutent les organisations, sans pour autant appeler au retrait du projet. Ils réclament au ministre Gérald Darmanin « une décision rapide d’apaisement » ,afinde « revenir sur un vrai terrain d’échanges » sur ce sujet « dont l’impact structurel et humain au sein de la police judiciaire ne doit plus être négligé ».
« Trouver une solution acceptable à cette crise sans précédent »
Les deux syndicats, réunis depuis quelques semaines au sein d’un même «bloc» syndical en vue des élections professionnelles à la fin de l’année, réitèrent également leur demande d’un « moratoire », déjà réclamé début septembre. L’association nationale de la police judiciaire (ANPJ), créée en août contre la réforme, a elle fait part hier de son « indignation et sa consternation » après le limogeage d’eric Arella, le patron de la police judiciaire pour le sud de la France. Ce dernier a été démis de ses fonctions vendredi, au lendemain d’une action de ses troupes contre la réforme de la PJ, à l’occasion de la venue à Marseille du directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux.
« Ce grand patron à la carrière et au parcours exemplaires, était unanimement reconnu et apprécié de ses effectifs, des magistrats et des cadres de la police judiciaire », écrit l’association, en dénonçant les « méthodes autoritaristes » du DGPN, qui porte cette réforme avec Gérald Darmanin. L’ANPJ « compte sur les plus hautes autorités de l’état pour trouver une solution acceptable à cette crise sans précédent au sein de la police judiciaire », ajoute-t-elle. L’éviction d’eric Arella a suscité l’indignation dans les rangs de la PJ et dans le monde judiciaire (lire ci-dessous). En signe de protestation, des centaines d’enquêteurs se sont rassemblés devant leurs services vendredi après-midi. Les rassemblements ont eu lieu « dans plus de 40 villes », selon L’ANPJ, notamment devant la caserne Auvare à Nice.