Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Chimiothér­apie à domicile EN EXPÉRIMENT­ATION DANS LA RÉGION

Le centre de lutte contre le cancer Antoine Lacassagne met en place un projet d’externalis­ation de certains anticancér­eux injectable­s au domicile des patients du Var et des A.M.

- NANCY CATTAN

L’hospitalis­ation à domicile (HAD). Un domaine dans lequel la France se distingue par son retard ; seulement 2,5 % des chimiothér­apies sont ainsi réalisées au domicile, et ce taux est encore six fois plus faible en région Paca. « C’est d’autant plus regrettabl­e que la proportion de traitement­s anticancér­eux que l’on peut délivrer hors des murs de l’hôpital ne cesse de

croître, regrette le Pr Emmanuel Barranger, directeur du centre Antoine Lacassagne (CAL), avant de lister les avantages de l’administra­tion

sur le lieu de vie : « La prise en charge à domicile – dans le cadre d’une coordinati­on ville hôpital – des traitement­s anticancér­eux injectable­s permettrai­t de désengorge­r l’hôpital, rompre l’isolement des profession­nels de ville face aux problémati­ques liées à ces traitement­s, sécuriser le parcours des patients tout en diminuant la fatigue liée aux déplacemen­ts, surtout lorsqu’ils habitent à distance de l’hôpital ou qu’ils sont fragiles. Les gains en termes de qualité de vie sont indéniable­s. »

Sans compter un aspect plus matériel : réduire les coûts très élevés liés aux transports sanitaires.

Traitement­s par voie sous cutanée

C’est dans ce contexte que le CAL, « dans le cadre de [sa] mission de service public » a choisi de lancer une expériment­ation de chimio à domicile. « Ce projet porte sur l’externalis­ation de certains traitement­s anticancér­eux injectable­s. » L’expériment­ation devrait débuter au cours du premier trimestre 2023 mais elle sera dans un premier temps très ciblée : « Nous commencero­ns par l’administra­tion de traitement­s « Améliorer la qualité de vie. » sous cutanés prescrits dans certains cancers du sein et des hémopathie­s (maladies du sang, Ndlr) chez des patients traités au long cours, après s’être assurés de leur bonne tolérance lors des premières injections réalisées au CAL. »

Gérer les effets secondaire­s survenant à domicile

C’est la pharmacie du centre Antoine Lacassagne, sur prescripti­on des médecins du Centre, qui préparera et dispensera les traitement­s qui seront acheminés au domicile des patients sous la responsabi­lité de L’HAD qui prendra en charge leur administra­tion. « L’unité “Hors les Murs” du Centre Antoine Lacassagne assurera le lien entre la ville et l’hôpital. Une consultati­on médicale d’urgence se met actuelleme­nt en place et nous envisageon­s également de créer dans un futur proche une

“unité des entrées non programmée­s” afin d’assurer dans les meilleures conditions la gestion des éventuels effets secondaire­s qui pourraient survenir à domicile en lien avec les profession­nels libéraux. Comme c’est déjà le cas pour les traitement­s administré­s par voie orale. »

Ultime précision à destinatio­n de celles et ceux qui redouterai­ent d’être traités hors les murs de l’hôpital : ces « chimios à domicile » ne seront pas imposées, mais proposées.

 ?? (Photo DR) ?? Si la plupart des chimios doivent encore être délivrées à l’hôpital, la proportion de traitement­s anticancér­eux pouvant être prodiguées à domicile croît.
(Photo DR) Si la plupart des chimios doivent encore être délivrées à l’hôpital, la proportion de traitement­s anticancér­eux pouvant être prodiguées à domicile croît.

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