Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Chimiothérapie à domicile EN EXPÉRIMENTATION DANS LA RÉGION
Le centre de lutte contre le cancer Antoine Lacassagne met en place un projet d’externalisation de certains anticancéreux injectables au domicile des patients du Var et des A.M.
L’hospitalisation à domicile (HAD). Un domaine dans lequel la France se distingue par son retard ; seulement 2,5 % des chimiothérapies sont ainsi réalisées au domicile, et ce taux est encore six fois plus faible en région Paca. « C’est d’autant plus regrettable que la proportion de traitements anticancéreux que l’on peut délivrer hors des murs de l’hôpital ne cesse de
croître, regrette le Pr Emmanuel Barranger, directeur du centre Antoine Lacassagne (CAL), avant de lister les avantages de l’administration
sur le lieu de vie : « La prise en charge à domicile – dans le cadre d’une coordination ville hôpital – des traitements anticancéreux injectables permettrait de désengorger l’hôpital, rompre l’isolement des professionnels de ville face aux problématiques liées à ces traitements, sécuriser le parcours des patients tout en diminuant la fatigue liée aux déplacements, surtout lorsqu’ils habitent à distance de l’hôpital ou qu’ils sont fragiles. Les gains en termes de qualité de vie sont indéniables. »
Sans compter un aspect plus matériel : réduire les coûts très élevés liés aux transports sanitaires.
Traitements par voie sous cutanée
C’est dans ce contexte que le CAL, « dans le cadre de [sa] mission de service public » a choisi de lancer une expérimentation de chimio à domicile. « Ce projet porte sur l’externalisation de certains traitements anticancéreux injectables. » L’expérimentation devrait débuter au cours du premier trimestre 2023 mais elle sera dans un premier temps très ciblée : « Nous commencerons par l’administration de traitements « Améliorer la qualité de vie. » sous cutanés prescrits dans certains cancers du sein et des hémopathies (maladies du sang, Ndlr) chez des patients traités au long cours, après s’être assurés de leur bonne tolérance lors des premières injections réalisées au CAL. »
Gérer les effets secondaires survenant à domicile
C’est la pharmacie du centre Antoine Lacassagne, sur prescription des médecins du Centre, qui préparera et dispensera les traitements qui seront acheminés au domicile des patients sous la responsabilité de L’HAD qui prendra en charge leur administration. « L’unité “Hors les Murs” du Centre Antoine Lacassagne assurera le lien entre la ville et l’hôpital. Une consultation médicale d’urgence se met actuellement en place et nous envisageons également de créer dans un futur proche une
“unité des entrées non programmées” afin d’assurer dans les meilleures conditions la gestion des éventuels effets secondaires qui pourraient survenir à domicile en lien avec les professionnels libéraux. Comme c’est déjà le cas pour les traitements administrés par voie orale. »
Ultime précision à destination de celles et ceux qui redouteraient d’être traités hors les murs de l’hôpital : ces « chimios à domicile » ne seront pas imposées, mais proposées.