Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Comment l’éviter ?
Le terme plagiocéphalie positionnelle ou syndrome de la tête plate est utilisé pour définir une déformation crânienne positionnelle, c’est-à-dire un aplatissement de la partie postérieure du crâne du nourrisson provoqué par une contrainte mécanique.
L’effet « tête plate » du bébé est apparu avec la consigne de faire dormir le nouveau-né sur le dos en prévention de la mort subite (lire par ailleurs) .« La plagiocéphalie positionnelle concerne aujourd’hui environ 20 % des bébés. L’augmentation de l’utilisation du matériel de puériculture comme le transat ou le cosy est également responsable de ce phénomène de plus en plus fréquent », précise le Dr Nathalie Chivoret, neurochirurgienne au sein des hôpitaux pédiatriques de Nice CHU Lenval. Deux vendredis matins par mois, elle dédie ses consultations à ces cas de plagiocéphalie. Une kinésithérapeute participe au rendez-vous pour proposer des exercices de motricité. Définitions, causes, complications… Nathalie Chivoret nous décrit ce syndrome et donne des astuces pour l’éviter.
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Dans les premiers mois de vie, le crâne du bébé est très malléable et il peut se déformer s’il reste de longues heures dans la même position. Il s’agit de la plagiocéphalie positionnelle. Dans ce cas, la tête du bébé s’aplatit sur l’arrière – et des deux côtés – et on parle aussi de plagiocéphalie bilatérale. « La plagiocéphalie peut être causée par les contraintes durant la grossesse : peu de liquide amniotique dans le ventre, appuis prolongés, grossesse gémellaire… », complète le Dr Nathalie Chivoret. Mais le plus souvent, elle apparaît à la naissance. « Certains bébés ont une susceptibilité lorsqu’ils sont sur le dos. Des facteurs de risque comme la prématurité ou le sexe masculin ont été identifiés. Mais le plus souvent, elle apparaît à 1a naissance. Un défaut de mobilité est la principale cause de déformation crânienne : manque de temps d’éveil sur le ventre, positionnement en cosy de façon prolongée, transat ou présence d’un torticolis persistant. »
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Lorsque l’aplatissement apparaît sur un seul côté du crâne, on parle de plagiocéphalie unilatérale. Cela peut être la conséquence d’un torticolis congénital. Ce dernier est souvent causé par la position du bébé dans le ventre de la mère, notamment dans le cas d’une grossesse gémellaire car le foetus dispose de moins de mobilité et de possibilités de changer de position. Le torticolis congénital peut également découler d’un traumatisme au moment de la naissance. En effet, l’accouchement peut parfois être très long et éprouvant pour le bébé. Ou au contraire être très court et brutal. L’utilisation de forceps ou de ventouses favorise également le torticolis congénital. « Dans ce cas, l’enfant tourne toujours la tête du même côté et il dort souvent dans la même position. »
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La plagiocéphalie unilatérale ou bilatérale est bénigne. Elle peut très vite s’estomper si le bébé repose moins souvent sur la région aplatie. « La plagiocéphalie n’entraîne pas de retard psychomoteur, elle n’a pas d’impact sur le cerveau ni le développement cérébral de l’enfant ; il s’agit d’un problème bénin et esthétique », rassure Nathalie Chivoret. Dans de très rares cas, le syndrome de la tête plate peut engendrer à l’âge adulte des problèmes dentaires, une déformation de la mâchoire et des problèmes posturaux liés à une asymétrie musculaire.
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La plagiocéphalie bilatérale ou unilatérale s’installe quelques semaines ou quelques mois après la naissance. L’idéal est donc d’intervenir lorsque l’enfant a 2 ou 3 mois de vie. « Dès que vous remarquez un aplatissement de la tête du bébé, il faut en parler au pédiatre. Ce dernier fournira quelques conseils pour prévenir ce syndrome (lire encadré). »
Le pédiatre peut également prescrire des séances de kinésithérapie, l’objectif étant de traiter un torticolis congénital s’il existe et d’aider l’enfant à se retourner grâce à des exercices de psychomotricité. « Si l’aplatissement s’accentue au bout de quelques mois, alors que les parents ont bien suivi les conseils positionnels, le pédiatre peut suggérer de consulter un neurochirurgien. » Pour autant, le traitement de la plagiocéphalie positionnelle n’est pas chirurgical, il repose essentiellement sur les mesures posturales et sur la prise en charge en kinésithérapie.
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Dans la plupart des cas, on note une amélioration spontanée avant l’âge de deux ans. « Plus l’enfant est pris en charge précocement, meilleures seront les chances de correction. » Une étude canadienne récente (qui a suivi des bébés amenés à la visite médicale pour la vaccination) donne des chiffres plutôt rassurants : elle a montré que si 46 % des bébés étaient concernés par la plagiocéphalie, chez la grande majorité d’entre eux (78 %), la déformation crânienne était modérée et disparaissait d’elle-même (1). 1. Étude évoquée dans le livre J’élève mon enfant, de Laurence Pernoud.
La Haute autorité de santé (HAS) a publié plusieurs recommandations pour aider les parents à prévenir la tête plate du nourrisson.
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➩ Couchez-le sur le dos, dans son lit sur un matelas ferme et dans une turbulette.
➩ Ne mettez rien dans son lit (ni doudous, ni jouets) pour éviter qu’il les attrape et s’étouffe.
➩ N’utilisez pas de réducteurs de lits, cale-têtes et cale-bébés : il pourra ainsi bouger librement.
➩ Laissez-le regarder dans toutes les directions, sans tour de lit.
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➩ Variez ses positions lors des activités de jeu au sol : disposez ses jouets autour de lui afin de l’inciter à regarder sur les côtés.
➩ Lors du change, habituez-le progressivement à être sur le ventre : il se musclera le cou et le dos.
➩ Prenez-le souvent dans vos bras.
➩ À chaque biberon ou tétée, pensez à changer de bras : votre bébé tournera la tête pour capter votre regard.
➩ Limitez au maximum le temps passé dans du matériel de puériculture (transat, baby-relax, cosy...) et réservez les sièges-coques aux transports en voiture.