Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Maillons essentiels
Depuis leur première titularisation commune à Paris fin août, Mohamed Camara et Youssouf Fofana dictent leur loi dans l’entrejeu. Complémentaires, ils abattent un travail colossal.
Olivier Dall’oglio les a mis en lumière sans y avoir été invité. Vendredi, l’entraîneur montpelliérain répondait à une question sur Téji Savanier quand il s’est offert une digression. Alors qu’il expliquait que son capitaine n’avait pas l’étoffe d’un récupérateur, il s’est attardé sur les travailleurs de l’ombre monégasques, Youssouf Fofana et Mohamed Camara. « Ce type de profil nous manque, a-t-il dit. C’est un poste primordial et on va le voir dimanche. Monaco a installé depuis quelque temps, y compris cette saison, de gros récupérateurs devant la défense. »
« Ils nous donnent plus de confiance »
Comme d’autres, le Languedocien a relevé l’importance des internationaux malien et français. Ils sont les poumons et le coeur d’une ASM qui vise un cinquième succès de rang en L1 à La Mosson. Ils amènent l’équilibre, grattent des ballons et sont complémentaires. Quand le Tricolore se projette, son cadet reste en couverture. Et vice-versa. « Ils sont polyvalents. Ils peuvent jouer plus haut ou plus bas selon l’adversaire et le pressing que l’on veut mettre en place mais leur positionnement est clair avant le match », livre Clement, coach qui leur refuse une liberté totale pour s’éviter « des difficultés ».
A 22 (Camara) et 23 ans (Fofana), ces deux-là ont quand même pris le pouvoir et ils devraient enchaîner cet après-midi, tandis que Monaco cherche à combler son retard de 5 points sur le podium, l’objectif de sa saison. Orphelin de Tchouameni transféré cet été au Real Madrid, Fofana a pris une nouvelle dimension. Au côté de son nouveau frère d’armes, il est devenu international et il a élargi sa palette. Il a gagné en finesse technique et en qualité dans son jeu vers l’avant. Il n’a pas été écrasé par des responsabilités accrues. Il les assume avec aplomb et confiance. Et s’il ne perd pas le cap, il est en droit de s’imaginer une trajectoire aussi belle que celle de Tchouameni dans le futur. Camara, lui, donne de la voix et sa capacité à répéter les efforts est bluffante. Après un été tronqué dépourvu de préparation. « Ils nous donnent plus de confiance, apprécie Alexander Nübel, idéalement positionné dans son but pour mesurer leur impact. Tout le monde connaissait Youssouf et ses qualités. Mo’ est nouveau mais j’ai l’impression qu’il est au club depuis déjà deux ou trois saisons. Qu’ils n’aient pas eu besoin de temps pour se sentir à l’aise tous les deux est un gros avantage pour nous. »
Clement en attend encore plus
Formé pour la première fois le 28 août à Paris (1-1), le double pivot est indéboulonnable depuis. Malgré l’enchaînement des matchs, Philippe Clement ne peut plus s’en passer. Il ne s’est privé de l’un d’eux qu’à une seule reprise dans son onze de départ. C’était à Reims avant la trêve, quand Camara, légèrement touché et fatigué, était entré à la pause. Devant ce duo, Jean Lucas et Matazo se contentent de miettes. Satisfait de ses milieux défensifs, l’entraîneur monégasque les maintient sous pression. Le Malien peut notamment hausser le ton à la récupération selon lui. Et il associe la paire Disasi-badiashile pour justifier leur rayonnement. «On ne peut pas dire que nos résultats sont seulement liés aux performances de Youssouf et Mo’, développe le Flamand. La qualité devait être supérieure dans toute l’équipe après le départ de Tchouameni. Youssouf a augmenté son niveau par rapport à la saison passée comme l’ont fait aussi Axel et Benoît. Et ce carré milieuxdéfenseurs est très important dans l’équilibre d’une équipe. Quand Aurélien était le meilleur récupérateur de Ligue 1 l’an passé, cette tâche a été divisée aujourd’hui. Elle est répartie entre plusieurs joueurs. Youssouf et Mo’ prennent leurs responsabilités. »