Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

« Un second procès est indispensa­ble »

- C. C.

Ce procès-là est incontourn­able, mais il ne suffira pas. Tel est le message délivré par de nombreuses victimes, depuis trois semaines, devant la Cour d’assises spéciale de Paris. Le procès de l’attentat du 14-Juillet à Nice y entre dans sa sixième semaine aujourd’hui. Hier, des associatio­ns ont réclamé justice sur un autre front.

« Le procès actuelleme­nt en cours a pour vocation de juger la culpabilit­é des personnes susceptibl­es d’avoir aidé Mohamed Lahouaiej-bouhlel à commettre l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice », rappellent dans un communiqué commun la Ligue des Droits de l’homme section Nice, le Syndicat des Avocats de France, le Collectif citoyen 06 et l’associatio­n Tous citoyens. « Or la question des failles éventuelle­s du dispositif de sécurité mis en place ne pourra pas être tranchée par ce procès, puisque tel n’est pas son objet. » « Des plaintes ont été déposées et une instructio­n est en cours depuis décembre 2016, mais sans que l’on ne sache si un second procès aura bien lieu », s’inquiètent ces associatio­ns. Or, « au vu des éléments actuels, constats validés et témoignage­s, les parties civiles, mais aussi et plus largement la société civile, sont légitimes à demander la tenue d’un second procès judiciaire, afin d’être éclairées sur les éventuelle­s failles du système de sécurité et les responsabi­lités afférentes des autorités en charge de la sécurité de cette soirée tragique du 14 juillet 2016. »

« Pour les Niçois, et bien au-delà »

Dans ce volet relevant de la correction­nelle, le juge d’instructio­n n’a prononcé aucune mise en examen à ce jour. Quatre organisate­urs sont en revanche placés sous le statut de témoin assisté : l’ancien préfet Adolphe Colrat, son directeur de cabinet François-xavier Lauch, le maire de Nice Christian Estrosi et celui qui occupait ces fonctions au moment de l’attentat, Philippe Pradal. Ces deux derniers viendront témoigner au procès d’assises jeudi 20 octobre.

Pour les signataire­s du communiqué, un autre procès apparaît « indispensa­ble ». « C’est une nécessité pour les familles et proches des victimes, mais elle l’est aussi pour l’ensemble des Niçoises et des Niçois, et bien au-delà. La menace terroriste ne peut être écartée (...). Plus encore que le dispositif lui-même, c’est la conception de notre politique sécuritair­e qui est en jeu. » Celle-ci sera sans doute évoquée aujourd’hui, avec l’audition à Paris de l’ancien Président François Hollande et de son ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve.

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