Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Un riverain : « Il aurait pu mettre en danger d’autres vies »
Sur le chemin du château de Currault à Mougins, ils étaient quelques rares promeneurs à profiter d’une interruption de la pluie pour sortir le chien, hier après-midi. « Ici, d’habitude, il ne se passe absolument rien », témoigne un habitant de ce quartier résidentiel, parallèle à la pénétrante Grasse-cannes dont le tumulte parvient à peine, étouffé de ce côté-ci du mur antibruit.
« Notre société marche sur la tête »
Et pourtant, c’est bien là, quasiment au bout de cette impasse bouclée par une roseraie, que l’interpellation mouvementée d’un fuyard à bord d’un pick-up volé a conduit les gendarmes à faire feu.
Avec ses trois doigts, un riverain témoigne du nombre de coups tirés par les forces de l’ordre, alors que le véhicule du fuyard avait rebroussé chemin et fonçait délibérément sur celui de la gendarmerie.
« Les gendarmes ont fait preuve d’un incroyable sangfroid. Apparemment, ils ont retrouvé une sorte de pistolet à grenaille dans le pickup. Heureusement que le voleur ne l’a pas pointé, sinon les gendarmes l’auraient tué, et c’est encore eux qui auraient eu des ennuis », souligne encore ce témoin. Il estime que « notre société marche vraiment sur la tête. Ce jeune n’a même pas eu conscience du danger. Il y a des enfants ici, un samedi en début d’après-midi, il aurait pu mettre d’autres vies en péril. »
Le drame de Nice encore dans les esprits
Le 7 septembre dernier, à Nice, un refus d’obtempérer avait viré au drame, le tir d’un policier s’étant avéré fatal pour le conducteur. Hier à Mougins, les forces de l’ordre ont pu interpeller le fuyard, « un jeune d’une vingtaine d’années qu’ils ont menotté. Il n’était pas blessé mais le pick-up blanc était défoncé », indique le riverain de ce havre de paix, investi par les uniformes.
« Ils étaient nombreux, avec des techniciens pour relever des empreintes. Tout le chemin a été bouclé jusqu’au départ de la dépanneuse pour enlever le véhicule volé vers 20 h », rapporte encore le témoin.
Les douilles ont été ramassées, et sur place, et il ne reste aucune trace de ces événements. Le chemin du château de Currault a été rendu à ses habitants, ils peuvent à nouveau sortir leur chien.